La haute-représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Federica Mogherini, a été saisie pour des députés européens pour qu'elle intervienne. L'état de santé des prisonniers sahraouis de Gdeim Izik inquiète l'ONG et les eurodéputés, qui ont lancé lundi des alertes pour sauver leurs vies. C'est le cas d'Abdeljalil Laaroussi, transféré à la prison locale de Aïn Sbaâ 1, et dont la situation est "très critique", a fait réagir l'organisation des droits de l'homme, Amnesty International. Elle a lancé une action urgente en invitant le grand public du monde entier à écrire aux autorités marocaines pour garantir des conditions de détention conformes aux normes internationales aux activistes sahraouis, leur permettre l'accès aux soins et autoriser des visites sans restrictions de leurs familles et avocats. Selon l'agence de presse sahraouie SPS, l'ONG de défense des droits de l'homme précise que depuis son transfert de la prison d'El Arjat près de Rabat à la prison locale de Aïn Sbaâ 1 de Casablanca le 16 septembre dernier, la santé d'Abdeljalil Laaroussi s'était déjà "gravement détériorée" avant même qu'il n'entame sa grève de la faim, en raison des mauvaises conditions de détention dans sa nouvelle prison. Pour rappel, ce détenu a été condamné à la réclusion à perpétuité à l'issue du procès du groupe de Gdeim Izik en juillet 2017 impliquant 22 autres militants sahraouis. Il a entamé une grève de la faim le 20 novembre dernier, pour demander à être transféré à la prison locale d'Al-Ayoune, au Sahara occidental occupé, pour être proche de sa famille. Citant la famille du prisonnier et un de ses avocats, Amnesty International rapporte qu'Abdeljalil Laaroussi souffre maintenant de "rectorragie, d'épistaxis, d'hypertension artérielle et de problèmes cardiaques", et qu'il a été hospitalisé trois fois au cours du procès. Pour rappel, 19 détenus faisant partie du groupe de Gdeim Izik ont été transférés le 16 septembre dernier de la prison d'El Arjat près de la capitale marocaine Rabat, vers sept prisons différentes au Maroc. Les conditions de leur détention ont été déplorées depuis le début par plusieurs organisations, dont Amnesty International. Par ailleurs, 26 députés européens ont exprimé leur "profonde préoccupation" face à la situation "critique" dans laquelle se trouvent les prisonniers politiques sahraouis du groupe dit de "Gdeim Izik". Dans une lettre adressée à la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, ils expriment leur "profonde préoccupation" face à la situation de ces prisonniers sahraouis. Ils exhortent l'Union européenne à prendre les mesures nécessaires pour que ces prisonniers puissent bénéficier d'une assistance médicale conformément aux règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus. Les députés européens s'inquiétaient de la détérioration de l'état de santé de ces deux prisonniers sahraouis, notamment de celui d'Ahmed Sbaai, souffrant d'une maladie cardiaque chronique, et qui ne bénéficie d'aucune surveillance médicale. Selon ces eurodéputés, "la torture psychologique" dont souffrent les prisonniers sahraouis est "aggravée" par l'interdiction déjà faite à leurs familles de leur rendre visite en prison. Merzak Tigrine