Un abonné résidant dans la commune de Béni Ourthilène a reçu une facture trimestrielle de près de 98 000 DA. Plusieurs abonnés de Sonelgaz de Sétif se plaignent des factures "salées" de consommation d'électricité et de gaz établies par les services commerciaux de Sonelgaz. En effet, plusieurs clients se sont adressés à notre rédaction pour exprimer leur indignation devant les factures établies par les agences commerciales réparties à travers les différentes localités de la wilaya. Ils font part des difficultés rencontrées pour honorer des factures d'électricité qui ne sont pas "réelles", et malheureusement toujours exagérées. Sonelgaz ayant refusé d'entendre raison ou même d'effacer ces factures, ces derniers se disent incapables de payer ce qu'ils n'ont pas consommé. Ce genre de différend a souvent abouti à des coupures d'alimentation en énergie électrique. C'est le cas de Messaoud B., habitant au sud de la wilaya. Après avoir honoré ses deux dernières factures de près de 40 000 DA, il a dû attendre jusqu'au 15 décembre pour que les agents de Sonelgaz interviennent et rétablissent l'alimentation en énergie suspendue pour retard de paiement. "J'ai constaté que ma réclamation déposée au bureau d'ordre de Sonelgaz de Sétif est restée lettre morte. Le délai de payement de quinze jours a été réduit à 8 jours. Ce n'est pas normal !", nous confie-t-il. De nombreux autres clients ont reçu des factures excessives qu'ils ne peuvent honorer. Un client habitant à Aïn Trik, une cité de la ville de Sétif, a été destinataire d'une facture de plus de 80 000 DA. Un autre abonné résidant dans la commune de Béni Ourthilène a reçu une facture trimestrielle de l'ordre de 98 000 DA. Ce sont là quelques cas illustratifs de ces clients déconcertés qui ne savent plus à quel saint se vouer pour convaincre les services de Sonelgaz d'une "erreur" dans la facturation. Cette situation nous a poussés à enquêter. À notre grande surprise, nous avons appris que les factures sont souvent délivrées avec 9 jours d'avance et un niveau de créances faussé. Il a été relevé que les agences commerciales ne respectent pas le calendrier de relevé des compteurs et de celui de la facturation et même de l'acheminement des factures aux abonnés. Cette facturation fait passer souvent la consommation du simple ménage à la fameuse quatrième tranche où le prix du kilowatt consommé est beaucoup plus cher. Le non-respect du calendrier du relevé et la facturation au forfait sont cités parmi les causes de "factures fictives", une procédure illégale, pourtant interdite par la hiérarchie. Elle vise à forcer l'abonné à payer plus cher sa consommation d'énergie. C'est aussi une astuce pour la direction de Sonelgaz de Sétif d'atteindre son objectif assigné pour une campagne de recouvrement de créances au détriment d'une prestation de service notifiée par un contrat moral et commercial. "L'année dernière, les résultats étaient très probants. Les actuels responsables, lorsqu'ils se sont rendu compte qu'ils ne peuvent réaliser les mêmes résultats, ont appliqué ce plan interdit, à savoir l'anticipation ou l'avancement des factures qui permet d'encaisser plus d'argent, et du coup avoir plus de bénéfices et une prime conséquente alors que les résultats ne sont pas satisfaisants", nous dira un cadre de la société. À noter que la direction générale de Sonelgaz a déjà adressé une directive datant du 31 juillet 2007 demandant aux directions locales d'agir face aux "fausses facturations et surfacturations au préjudice de Sonelgaz et de ses abonnés". Dans cette directive, on rappelle que le client n'est tenu de régler que sa consommation réelle matérialisée par une relevé sincère et fiable, cela va de la crédibilité de la société historique et de son équilibre financier. L'année dernière, lors d'une réunion à Constantine, le directeur de la société de distribution Est a aussi interdit de recourir à ces pratiques. Les résultats commerciaux et techniques faussés ne reflétant pas la réalité de ces agences commerciales souvent mal gérées pénalisent les malheureux citoyens qui demeurent contraints de payer d'abord pour réclamer ensuite. Faouzi Senoussaoui