Les services de sécurité enquêtent depuis deux mois sur une affaire de fraude à l'agence commerciale (SRC) d'Akbou, relevant de la Société de distribution de l'électricité et du gaz de l'Est (SDE), filiale de la Sonelgaz. Des responsables et autres employés de l'agence, ainsi que des abonnés, sont convoqués par les enquêteurs pour élucider une affaire de surfacturation et autres anomalies relevées entre 2006 et 2009. Selon notre source, la surfacturation est estimée à quelque 50 millions de dinars (cinq milliards de centimes). En juin 2009, un cadre de l'agence d'Akbou a présenté un rapport à sa hiérarchie pour l'alerter sur des «estimations excessives» relevées dans cette structure. Des abonnés ont reçu des factures salées dont les montants ont été gonflés pour des consommations imaginaires. Les registres de l'agence montrent que certaines de ces factures surévaluées ont contenu des montants exorbitants dont une, à titre d'illustration, a dépassé les 670 000 de dinars. C'est le cas d'un abonné qui, pour une consommation réelle d'à peine 700 DA, a été appelé à payer une facture de plus de 677 000 DA. C'est souvent sous la menace de «PV de fraude et de vol d'électricité» et l'application de l'article 350 du code pénal qui punit «la fraude et rétrocession d'énergie» jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 20 000 dinars d'amende, que des abonnés ont dû honorer leur facture gonflée. Selon notre source, la surfacturation a touché des centaines d'abonnés relevant de cette agence d'Akbou qui coiffe une large zone regroupant les communes de Tazmalt, Boudjellil, Beni Melikeche, Ighram, Ouzellaguen, Ighil Ali et Aït Rzine. Pendant cette période, la Sonelgaz avait compté alors un portefeuille de créances de quelque 320 millions de dinars impayés. Dans l'objectif de se rapprocher des abonnés et, partant, de réduire le volume des créances, la Sonelgaz a créé, en 2006, une sous-caisse à Ighil Ali. Plusieurs abonnés résidant dans cette commune et celle d'Aït Rzine ont payé leur facture auprès de cette sous-caisse contre l'établissement de reçus provisoires. Les factures ainsi encaissées n'ont cependant pas été comptabilisées comme telles auprès de l'agence commerciale et de nombreux clients, des habitations et des commerces, de Sonelgaz sont restés redevables. Des coupures et des rétablissements temporaires de courant ont été opérés pendant toute cette période auprès des clients faussement redevables. Au même moment, l'enquête des services de sécurité se poursuivait, une association des Ath Abbès, à Ighil Ali, a placardé, au début de cet été, un avis pour appeler les abonnés détenteurs de reçus provisoires de déposer plainte auprès des services concernés. L'enquête, qui suit son cours, pourrait aussi se pencher sur d'autres anomalies signalées dont celles concernant des factures frappées de la mention «index erroné», dont celles destinées à quelques clients supposés «protégés», pour justifier leur non-paiement depuis longtemps. La gestion du dossier des impayés révélerait aussi des factures qui concernent des compteurs non résiliés bien que déposés mais pour lesquels on aurait donc continué à établir des factures.