Poursuivant son périple à travers les différentes wilayas du pays, le chef de file d'El-Islah, Filali Ghouini, a animé, hier, une conférence de presse à Annaba, où il est revenu sur bon nombre de questions d'actualité, à commencer par la loi de finances 2018 qu'il critiquera sévèrement. Evoquant l'interdiction à l'importation de 900 produits, il s'est montré plutôt sceptique, quant à son impact réel sur l'économie nationale. "Il y aura toujours des clients privilégiés qui disposeront toujours de licences d'importation par des tours de passe-passe. Le monde de la finance et des affaires s'est fondu dans la sphère politique et l'argent sale a tout corrompu. Les affairistes sont aujourd'hui des élus et ils participent du pouvoir de décision. Ce qui ne peut, en aucun cas, servir les intérêts du citoyen", a-t-il déploré. Pour ce qui est de la loi de finances, Ghouini affirme que son parti a demandé par exemple à ce que l'IRG soit revue à la baisse, car le salarié est le seul à payer. Il assure que l'évasion fiscale dépasse 7 500 milliards de dinars. "Une somme, indique-t-il, qui aurait bien pu renflouer les caisses de l'Etat. On a préféré recourir au financement non conventionnel et à la planche à billets dont l'impact sur l'économie est dramatique avec une chute vertigineuse du pouvoir d'achat du citoyen, le dinar a dégringolé et enregistre une baisse de 30%." Contestant, une fois encore, les résultats des récentes élections locales, il soutiendra que ce scrutin aura été "une boucherie politique où un parti a confisqué les voix des citoyens et étouffé la volonté populaire". Cette fabrication des résultats dans les laboratoires de l'administration est une atteinte à la Constitution que nous condamnons et dénonçons de toutes nos forces. Pragmatique, pourtant, il assurera que "pour une fois, il y a eu quelque chose de positif. Il y a eu une réaction des partis politiques, qui ont condamné unanimement le forfait dont l'administration est entièrement responsable, alors qu'elle devrait être à égale distance de tous les partis politiques. Cette levée de boucliers commune prouve que l'on a commencé à s'éloigner des intérêts partisans étroits pour défendre la volonté populaire". Commentant l'alliance tissée par certains partis autour du programme présidentiel, il assurera qu'il n'en est plus rien. "Cela ne leur a pourtant pas rapporté grand-chose, puisqu'ils n'ont récolté au final que quelques sièges dans certaines assemblées. De notre côté, nous n'avons pas gagné ces élections, mais nous continuons à activer sur le terrain. Nous avons tenu une conférence à Alger, une autre à Sétif. Nous sommes aujourd'hui à Annaba, et demain, nous serons à Blida, car nous sommes convaincus que le rôle des partis politiques ne se limite pas à participer aux élections, leur mission est d'encadrer la société civile, de l'éclairer et de l'éduquer politiquement, et c'est ce à quoi nous œuvrons au sein d'El-Islah", a conclu Ghouini. A. Allia