Fin septembre 2017, je posais ma valise dans une chambre qui allait être mon foyer durant les trois prochaines années. Le lendemain était le jour tant craint : le premier jour à l'école supérieure à laquelle j'étais affectée, à l'ENSSEA, l'Ecole Nationale Supérieure de Statistiques et d'Economie Appliquée. Ou trouver ses repères ? Comment et à qui faire confiance dans une ville dont j'ignorais tout ? Une nouvelle école, de nouveaux professeurs, de nouveaux camarades. Où trouver de la bonne compagnie ? Pour moi, la réponse à toutes ces questions s'est présentée sous forme d'un formulaire en ligne que j'ai remplis afin d'intégrer l'EIC : le club scientifique de l'ENSSEA. Un message m'annonçant ma présélection au sein du club est arrivé une semaine plus tard m'invitant à me présenter, le mercredi suivant, au niveau de la bibliothèque de l'école. Quatorze heures trente, l'heure du rendez-vous, la salle de la bibliothèque était peu fréquentée ; les examens étaient encore loin et chacun se donnait le temps de flâner pondant qu'il était encore possible. Des chaises posées en lettre U au fonds de la sale, toutes tournées vers un écran de projection et un groupe d'étudiants, dont certains que je savais appartenir au club, discutaient avec cette agitation que l'on a juste avant de commencer un évènement qu'on aurait longuement préparer, sont les choses que j'ai remarquées en arrivant. Après que tout le monde attendu fus installé, on nous proposa un brise-glace qui se constituait en énigmes mathématiques, ce qui fut drôle, c'est l'appréhension dû aux conclusions que nous, les nouveaux venus, avons tirées de ce questionnaire mathématique : fallait-il être un géni pour intégrer l'EIC ? Le président de l'EIC s'exprima pour nous introduire le club, ses valeurs, ses objectifs et les événements et activités qui ont eu lieux ces deux dernières années. Ensuite, ce fut au tour du secrétaire général qui nous expliqua, à l'aide d'un organigramme, le fonctionnement du club avec ses différentes cellules. Finance, Marketing et communication, Agenda, Recherche et Développement, Relations Extérieures, Ressource Humaine, chaque cellule fut représentée par son chef qui nous décrivit ses fonctions, toutes convergeant vers les objectifs du club. Nous avons eu, par la suite, à choisir le département que l'on voulait intégrer sachant que nous n'étions encore, qu'en période d'essaie. Pour intégrer le club, il fallait le mériter. Un chalenge nous était lancé : comme lors d'une start-up week-end, nous étions appelés à imaginer un événement original et réaliste que le club pourrait réaliser. Des équipes de dix « nouveaux » chapotées par un « ancien » ont été constituées au hasard mais en prenant soin d'y joindre un membre de chaque cellule. Le cout d'envoie lancé, nous avions une semaine pour imaginer et étudier une idée d'événement, l'équipe gagnante verrait sont projet réalisé. En outre, chaque membre sera évalué selon sa motivation à adhérer au club et la valeur ajoutée qu'il sera apte à apporter. La semaine en question étant fériée, nous travaillons à travers les réseaux sociaux et, notamment, Facebook. La première réunion avec l'équipe à laquelle j'appartenais a porté sur le choix de l'idée, et elles étaient nombreuses. Nous proposâmes chacun les nôtres et en argumentant le choix fut porté sur le projet Campéco. Nous étions très fiers du nom qui, estimions-nous, résumais bien notre concept ; un week-end qui allait allier économie et amusement a travers une compétition, des jeux et des ateliers ludiques. L'étape suivante fut d'estimer les couts, de réaliser un logo, de mettre en place un planning détaillé et de tout mettre dans une présentation décrivant l'événement. Chaque représentant de cellule réalisa sa tâche dans une ambiance de débat qui nous permis d'apprendre à connaitre l'autre et à accepter son avis, peut-être divergent du notre. Le rendez-vous fut réitéré, une semaine de travail et d'apprentissage plus tard. Un représentant de chaque équipe présenta un projet devant un jury constitué de cinq « anciens » membres du club, essayant de vendre son concept comme il le ferait devon un bayeur de fond ou un sponsor. La contrainte ce jour là était celle du temps. En effet, chaque passage était chronométré. Le passage des groupes terminé, le jury s'isolat pour désigner trois gagnants. Quelques minutes plus tard, les trois gagnants du chalenge furent annoncés. Malheureusement, Campéco n'était pas sur le podium, le problème étant que nous avions été trop ambitieux, à vouloir trop bien faire, nous étions tombés dans un piège. Mais le gain le plus attendu était que toutes les équipes étaient acceptées, quelques uns ayant quitté le club par leur propre volonté. S'en suivirent une série de photos groupées, de selfis et une promesse de continuer le chemin ensemble. La nouvelle arrivante solitaire que j'étais au début ne l'est plus, son cercle de connaissance et d'appartenance élargie au-delà de sa ville natale. C'est cette richesse que l'on cherche tous, celle d'être accompagné, soutenu et aimé. C'était mon expérience non la plus extraordinaire ni la plus originale mais la plus émouvante et la plus joyeuse de l'année de 2017. Alors, pour mes vœux de 2018, je souhaite à tout solitaire de trouver des compagnons d'un bout de chemin et, pourquoi pas, de toute une vie. Djihene Rania FENZAR Partenariat Réd-DIG-"Liberté"#RDL/EIC (ENSSEA)