Ce qui vient d'arriver à la jeune L. S. (7 ans) est digne d'un film de série B. À la manière d'un polar, l'histoire vécue par cette fillette sortie en ce matin de jeudi pour rejoindre son école est un supplice qu'elle ne sera pas près d'oublier. En ce 28 avril, elle ne rentrera pas en classe. Elle sera embarquée dans une Golf 5e génération, conduite par une personne qu'elle connaît bien et qui n'est autre que le maçon embauché par son père, un riche commerçant, chargé de la construction de la villa familiale. Accompagné de son complice, le ravisseur lui propose de l'accompagner. C'est un autre itinéraire que la voiture prendra. Ne la voyant pas rentrer à 12h, le père s'inquiète et, dans un état de dépression, il va déposer une plainte contre des personnes qui avaient enlevé sa fille. La section de la Police judiciaire, relevant de la sûreté de daïra de Dar El-Beïda, conduite par le commissaire Zizani Abdelkader est désignée pour prendre en charge l'enquête ordonnée par le procureur de la République pour le motif : enlèvement de mineure. Une mission conduite conjointement avec la brigade de la Police judiciaire division Est. Entre temps, un citoyen a pu informer le père sur l'identité du ravisseur. Il avait d'ailleurs reconnu sa voix et même son numéro de téléphone au moment où il exigeait de lui une rançon de 500 millions de centimes. Acceptant le principe, le père fera partie de l'équipe chargée de poursuivre le criminel. Ce dernier fixera à plusieurs reprises différents lieux pour la remise de la rançon, mais qui seront changés à chaque fois, soupçonnant l'intervention des éléments de la police. La seule liaison se faisait par téléphone de crainte de faire capoter le plan mis en place. “On a essayé de jouer sur tous les fronts avec le criminel y compris sur les sentiments en rappelant l'état dans lequel devait se trouver la fillette. Mais ce qui intéressait le ravisseur c'était uniquement l'argent. Voyant que ce dernier hésitait à indiquer un endroit où devait se faire la monnaie d'échange, le citoyen appelle le criminel pour lui apprendre qu'il allait rentrer sur Alger. Sentant la fin venir, il s'est mis à pleurer en confiant que la petite L. S. se trouvait à 40 km à la sortie de la ville d'El-Eulma”, dira le commissaire Zizani. Et c'est justement là que les recherches ont permis de localiser la fillette ; elle se trouvait dans un hangar délaissé, sur un domaine agricole abandonné. Elle était seule, livrée à elle-même dans un état de choc et avec pour toute compagnie son sac à dos. À la vue des policiers, elle pleure sans verser de larmes. Seul le psychologue qui l'a prise en charge devait comprendre qu'elle était sérieusement choquée. Actuellement, les ravisseurs identifiés sont vivement recherchés. Le message que les éléments de la Sûreté nationale veulent passer va en direction des parents auxquels ils recommandent d'être vigilants et d'apprendre à leurs enfants le geste de refuser de monter dans une voiture avec des adultes quand ils ne sont pas accompagnés de leurs propres parents. A. F.