Le Milan AC se présente serein et avec deux buts d'avance, aujourd'hui à Eindhoven, possédant tous les atouts pour atteindre la finale de la Ligue des champions de football au détriment d'un PSV diminué, mais revanchard, après l'injuste 2-0 du match aller. Si, à San Siro, les Néerlandais avaient bousculé les Italiens grâce à un jeu chatoyant, ils avaient, cependant, oublié de marquer tout en étant victimes du réalisme glacial du leader du championnat italien. Cette absence de réalisme pourrait coûter cher aux hommes de l'entraîneur Guus Hiddink, contraints de tromper Dida à trois reprises mercredi alors que le gardien brésilien du Milan AC n'a pas encaissé le moindre but lors des sept dernières rencontres européennes du club lombard. Statistiquement, tous les voyants sont au vert pour les Rossoneri. Défenseurs impériaux, attaquants en forme, effectif au complet, série de matches convaincants : la confiance est logiquement milanaise. Cette situation très favorable constitue, peut-être, le principal écueil pour Paolo Maldini et ses équipiers. Mais l'entraîneur Carlo Ancelloti, sans doute conscient du danger que représenterait un excès de confiance, rappellera à ses joueurs de quelle manière ils avaient été chahutés à l'aller par une équipe sans complexe et au football vif et inspiré. Au pied du mur, le PSV tentera probablement le tout pour le tout, d'entrée de jeu. Hiddink envisage sérieusement de se contenter de trois défenseurs afin de donner plus de poids offensif à son onze avec le risque évident de concéder un but qui ne laisserait plus guère de chance de qualification à ses hommes. Mais l'entraîneur Batave a-t-il vraiment le choix ? Privé de son défenseur latéral droit, Dennis Ooijer (suspendu), et de son attaquant, Damarcus Beasley (blessé), Hiddink sait que seul l'audace et un petit miracle pourraient servir ses desseins. Alors que trois joueurs, blessés, sont incertains (le défenseur Wilfred Bouma, les attaquants Park et Jefferson Farfan) et que cinq autres joueurs (dont le capitaine Mark Van Bommel) sont sous la menace d'une suspension en cas de carton jaune, le PSV devra bénéficier d'un maximum de réussite pour espérer terrasser le grand Milan. “Pour vaincre Milan, nous n'aurons d'autre choix que de jouer à fond durant tout le match. Il ne faudra pas abandonner un centimètre carré de terrain pour espérer bousculer les Italiens”, confiait le Sud-Coréen, Park, vendredi à Twente, où le PSV a fait match nul (2-2) en championnat des Pays-Bas. “En football, rien n'est impossible”, répétait-il avec la conviction non feinte d'être capable de jouer un mauvais tour au Milan qui sera reçu dans un Philips Stadium comble et déjà heureux du titre national conquis il y a dix jours.