Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) de la wilaya de Béjaïa va reprendre le chemin de la protestation dès la semaine prochaine. En effet, dans les résolutions de son dernier conseil de wilaya, tenu mardi 9 janvier au lycée El-Hammadia, le Cnapeste de Béjaïa annonce sa décision d'entamer une grève illimitée à compter du mardi 16 janvier prochain. Il prévoit, en outre, la tenue d'une série de rassemblements de protestation, dont le premier aura lieu le mercredi 17 janvier 2018 devant le siège de la direction de l'éducation de Béjaïa. La même instance délibérante du Cnapeste Béjaïa affirme avoir mandaté son bureau de wilaya pour le choix des dates et horaires des autres actions à mener ultérieurement. Dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion de son conseil de wilaya, le Cnapeste de Béjaïa tient à "dénoncer vigoureusement la volte-face de la direction de l'éducation de Béjaïa qui, sur injonction du ministère de tutelle, vient de piétiner ses engagements en optant à des ponctions provocatrices sur salaires". Les rédacteurs dudit document déplorent qu'"au lieu de tendre à créer un climat d'apaisement et de travailler au règlement des dossiers posés, la direction de l'éducation s'ingénie à trouver des échappatoires et à ajourner le règlement des dossiers en souffrance". À ce titre, les responsables du Cnapeste de Béjaïa s'interrogent : "Qu'en est-il des milliers de situations administratives et financières en instance, de l'assainissement et de la régularisation du dossier du logement, de la mise en service du siège de la médecine du travail, du manque en moyens pédagogiques et didactiques, du mauvais fonctionnement d'un certain nombre d'établissements des trois paliers, etc. ?" Par ailleurs, les membres de ce syndicat autonome tiennent à rappeler que le Cnapeste de Béjaïa "n'a jamais cessé d'interpeller les responsables à tous les niveaux pour mettre un terme au cafouillage et à la non-gestion constatés dans certains services de la direction de l'Education". Réagissant en sa qualité de parent d'élèves scolarisés à Béjaïa, Meziane Belkacem, ancien député indépendant, s'insurge contre cette décision de recourir à un autre mouvement de grève illimitée, qu'il qualifie de "grave" et d'"incompréhensible". Pour lui, quels que soient les motifs invoqués, quelles que soient les raisons avancées, rien, absolument rien ne justifie cette décision "jusqu'au-boutiste". Visiblement outré par ce recours "abusif" à l'arrêt de travail par le corps des enseignants, notre interlocuteur estime que "la sympathie et la compréhension manifestées, par le passé, par les parents d'élèves à l'égard des revendications des enseignants se volatilisent d'un seul trait. La récurrence et le ‘jusqu'au-boutisme' de ces grèves à répétition ressemble bizarrement à d'autres desseins". Selon lui, nul n'a le droit d'utiliser les élèves comme remparts et abris. Car, les dégâts et les retards pédagogiques seront "impossibles" à rattraper. Du coup, l'avenir de millions d'enfants innocents sera sérieusement compromis. KAMAL OUHNIA