En allant à Ghardaïa, on découvre la Vie. En allant à Ghardaïa, on oublie ses ennuis, ses soucis, ses ennemis, ses amis, sa famille. En allant à Ghardaïa, on découvre une autre facette de l'Algérie, facette du moins commune et incoercible à tout le pays. Quand on part à Ghardaïa, on atteste encore et toujours que l'Algérie est Amazighe ! Sur le chemin de Ghardaïa, la brume découle sur nos cils un firmament de doute ; comment vais-je m'y prendre avec cette rebelle ? Ghardaïa va-t-elle me donner sa bénédiction ? En fait Ghardaïa ouvre volontiers et largement les portes de ses remparts à tous ceux qui savent bien s'y faire avec Elle. Ghardaïa est capricieuse mais c'est parce qu'Elle le vaut bien ! Une fois parvenus à sa vallée, le M'zab (Aghlan) nous guide abruptement entre ses méandres sinueux, traversant rochers et collines ardus, puis, l'extase : couchée sur le ventre, la fameuse Ghardaïa exhibe sa beauté placide en nous dévoilant ses épaules suavement posées sur le lit de gravats et de poussières qui constituent la porte du Sahara. Ghardaïa s'offre à nous, mais gare à s'y méprendre avec Elle ! Laissons tout superflu de côté, pour y pénétrer, il faut purifier son corps et son esprit, se purifier de ses péchés, de ses immondices, de ses aprioris, se purifier de soi-même. En fait, il faut laisser une partie de soi derrière soi avant d'entrer à Ghardaïa. Vous me direz : « C'est fort dommage ! », je vous répondrai : « Il faut bien s'exécuter si l'on veut en ressortir ‘Entier'. Car oui, séjourner à Ghardaïa demande des acquis, il ne suffit pas de s'offrir aveuglément à la sulfureuse Amazone (Amazighe), il faut la dompter malicieusement mais avec une certaine bonté du cœur tout de même. Ghardaïa vous apprend. Ghardaïa vous apprend sur vous-mêmes. Elle vous apprend le respect, la loyauté, le recul sur les choses, la diversité, le vivre-ensemble, la responsabilité, la modestie, la franchise mais surtout ; l'Authenticité. Parce que Ghardaïa n'a pas besoin d'accessoires pour embellir son image. « Tagherdayt » et ses quatre sœurs ; « At Isgen », « Tajnint », « Tabounourth » et « Tamelikcht » ne sont pas que de piètres arrivistes qui, pour s'intégrer à la masse et fondre dans le teint des gueux, se badigeonnent de maquillage arabo-islamo-orientaliste outrancier et mensonger afin de se faire passer pour quelconque Béni Isgen, El Atteuf, Bounoura ou je ne sais quelle Mélika...Non ! Traite de subterfuge ! Les cinq filles d'Aghlan assument leurs origines, elles sont fières de les exhiber. Que ce soit sur le plan culturel, religieux, sociétal, architectural ou tout simplement ‘vital', « Tagherdayt » est aujourd'hui comme depuis toujours d'ailleurs, fière de dire qu'elle est Amazighe ! Sur ce Aseggas Ameggaz 2968 ! Aïmen LAIHEM Partenariat Réd-DIG-"Liberté"(#RDL)/NOMAD (EPAU)