L'Algérie et sa jeunesse en cette belle année 2017, une année aussi riche en bonheurs qu'en pleurs, une année, qui, comme toutes les précédentes, touche à sa fin et plus elle s'en rapproche, plus on ressent le besoin d'en faire le bilan. « L'Algérie est un pays jeune. », on n'a cessé de nous le répéter pendant notre enfance, « L'Algérie est un pays en voie de développement. » (quelle merveille... !), on nous a gavé avec celle-ci...Mais, sincèrement, je m'adresse à nous tous ; est-ce que vraiment, dans notre cas, « jeunesse » rime avec « développement » ? Telle est la question qu'on se pose. Eh bien, la réponse peut être à la fois simple et compliquée mais je vais choisir la voie de la complexité pour me la jouer un peu intello... Quand on regarde la mosaïque de mentalités que compte notre chère Algérie, il n'est pas étonnant de noter que notre jeunesse est aussi différente que semblable. Par « Différence », j'exprimerai deux points : les jeunes qui veulent faire bouger les choses et sauver ce pays...et ceux qui veulent bouger et sauver leurs peaux avant tout... Pour les seconds, 2017 n'a pas été de tout repos ; entre les meetings des élections municipales où on faisait rentrer des jeunes à la gueule béante dans des salles de discours immenses à coups d'appâts festifs illusoires, les queues interminables devant les consulats en train de lécher les vitrines alléchantes des pays « développés » avant de tomber dans la gueule du loup, les cerveaux puérils happés par l'incrédulité d'un inoffensif, d'en apparence, cétacé bleu comme leurs têtes, cherchant un suspens, une fougue à leur vie si vide de sens et dénoué de toute logique et, plus récemment, les jeunes, sortis d'on ne sait où, qui scandent, par un excès de zèle islamo-arabo-conformiste, des chants et des psaumes adressés à des personnes dont ils ignorent toute réelle vie, et des attaques envers quelques personnages outranciers incessamment cons qui n'en ont rien, mais alors rien à faire de leur soudain mécontentement quant à une cause aussi sordide que trouble. Cette jeunesse est la grande partie perdue d'un pays qui ne fait qu'exister, un pays qui a cessé d'être à la seconde où il a vraiment su ce qu'il était. On n'en parle pas, c'est tabou...l'Algérie a fait son coming-out ; l'Algérie est Amazigh ! Chut ! C'est Blasphématoire ! Taisez-vous ! Il ne faut pas en parler, non ! Laissez ces dégénérés de déviants voués à leur sort, renfrognés dans leur utopie culturelle, existentielle...Si on suit ces dires, l'Algérie est perdue, sa jeunesse égarée et 2017 ne fait que le confirmer. Néanmoins, pour les premiers, l'avenir semble être glorieux avec un grain de suspens incoercible à leur quotidien qui les incite chaque journée que Dieu fait à développer les réalités, à les augmenter, à les virtualiser. Bon nombre d'entre eux reste, malheureusement, bloqué dans cette réalité virtuelle qui les emprisonnera dans son abstraction, tandis que d'autres traîneront une charrette entière de savoirs, se battront contre vents de sable et marrées pour mener leur quête à bien et mourir en paix. Des jeunes qui s'activent pour faire évoluer les réalités de ce pays, 2017 en a vu passer une ribambelle, chaque année qui passe est une révélation pour cette fougue juvénile, qui, forte de son récent élan naissant, gagne inlassablement du terrain, inépuisable ! Pour la rencontrer, il suffit de chercher un peu, elle ne se trouve pas à chaque coin de rue mais elle sait où bien se positionner, la fougue salvatrice sortira chaque quartier de chaque ville de notre Algérie de son dépérissement tel que le FLN (si j'ose dire) l'a fait, à une certaine époque...Les associations, les clubs scientifiques des universités, les artistes, les vrais, tous ceux qui croient encore et toujours au miracle et qui le savent réalisable sont la quintessence même du développement de notre pays. Enfin, par « Semblable », je voulais dire que nous tous, jeunes ou moins jeunes qui formons ce pays, partageons quelque chose d'indissociable avec le développement de ce-dernier ; nous sommes tous « Algériens » et ce n'est qu'Ensemble que nous arriverons à sortir d'El Gherqqa. Ceci vous paraît, peut-être, simple et futile, mais, croyez-moi, rien n'est impossible à ceux qui savent travailler main dans la main. Nul ne sert de travailler dans son coin sans en informer autrui, celui qui agit de la sorte ne fera que sombrer dans les vicissitudes mortifères de l'existence. Car, oui ; seul, on ne fait qu'exister, ce n'est qu'en ressentant notre effet, notre relation et nos sentiments sur autrui que nous vivons. Alors, s'il-vous-plaît, vous qui lisez cet article qui touche à sa fin tout comme 2017, faites que 2018 soit meilleure et surtout ; faites que l'Algérie, notre Algérie, hameau de notre paix et bastion de nos torpeurs puisse tout simplement vivre. Aïmen LAIHEM (Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/NOMAD (EPAU) ) @aimen_laihem