Liberté : Les choses sérieuses commenceront dès ce mercredi avec ce premier match face au Cameroun, comment appréhendez-vous cette compétition continentale ? Abdellah Benmenni : Je ne vous cache pas que malgré l'expérience de la plupart des joueurs, la mission au Gabon ne sera pas facile. Nous allons affronter des équipes bien préparées, mieux préparées que nous bien sûr. Il ne faut pas oublier qu'on a un mois et demi de préparation seulement. C'est vrai que c'est peu, trop peu même, pour aspirer à se préparer convenablement pour le championnat d'Afrique des nations, mais on tâchera de donner le meilleur de nous-mêmes sur le terrain pour se surpasser. Durant cette courte période, je peux dire qu'on a gagné un groupe soudé. Moi en tant que capitaine, j'ai remarqué que le groupe vit bien. Nous sommes comme une famille à la sélection, où chaque joueur est conscient de la tâche qui l'attend au Gabon. Mentalement, on est au top, maintenant il faudra être au top aussi sur le plan physique, car nous allons affronter dès le premier tour des équipes très physiques, telles que le Cameroun et le Gabon. Il faudra vraiment être supérieur sur ce plan-là pour éviter les blessures, car les équipes sub- sahariennes sont connues pour leur jeu très dur. Compte tenu de tous ces paramètres, pensez-vous que vous avez une chance de composter un ticket pour le Mondial ? Si nous ne sommes pas optimistes, il vaut mieux rester à la maison. Certes, ça ne va pas être facile, mais nous allons nous donner à fond pour tenter de finir dans l'une des trois premières places. Pour cela, il faut être très costaud mentalement et physiquement, car on jouera pratiquement sept matchs en deux semaines, à nous de trouver les ressources nécessaires pour réussir notre tournoi. Vous savez, nous avons une grande responsabilité sur nos épaules, à nous d'être à la hauteur de cette responsabilité. Revenons au cas de votre coéquipier Rahim, que pensez-vous de son geste en tant que capitaine de la sélection nationale ? J'étais vraiment surpris et désolé à la fois, car qu'on le veuille ou pas, Rahim reste un cadre de l'équipe, il joue en France, c'est un joueur de qualité. Maintenant, il a décidé de quitter la sélection dans un moment crucial, soit juste avant le début de la CAN 2018. C'est son choix. J'ai assisté en fait en tant que capitaine d'équipe à une réunion avec lui et le staff technique, il a expliqué qu'il ne pouvait pas prendre part au tournoi africain. Il voulait jouer à sa manière, cela m'a paru bizarre comme argument. Peut- être qu'il a vu qu'il n'est pas prêt mentalement pour cette compétition continentale. Je pense que ce sujet est définitivement clos, comme l'ont si bien expliqué les deux coachs. Notre seule préoccupation nous les joueurs c'est le championnat d'Afrique.
En tant que gardien de but, une lourde responsabilité est sur vos épaules, n'est-ce pas ? Vous savez tous le rôle important d'un gardien de but en handball, cependant je ne suis pas seul, il y a aussi Ghodbane et Bousmah, nous sommes trois gardiens en sélection, et je peux vous dire que nous sommes bien préparés pour la CAN 2018. Nous avons bien travaillé avec l'entraîneur Daouad Amirouche. On a débuté le travail avec lui en Algérie où nous avions très bien cravaché physiquement. Ensuite, en Serbie, nous avons fait un travail magnifique en collaboration avec les défenseurs, enfin au Qatar on a utilisé la vidéo pour déceler les points forts et les points fiables de chacun de nous. Donc, en somme, je peux dire que nous sommes bien préparés. Certains disent que Slahdji avait refusé la sélection, que pensez-vous de cela ? Slahdji, qui est un bon ami à moi, a déclaré juste après la fin du Mondial du Qatar (2015) qu'il prendra sa retraite internationale. Donc, Slahdji n'a pas refusé la sélection, au contraire, il a été correct avec le staff technique, puisque dans sa tête il ne fait plus partie de l'équipe nationale. En tout cas, il a beaucoup donné au handball algérien, je respecte son choix. Maintenant il y a trois bons gardiens à la sélection, on tâchera de faire de notre mieux pour aider l'équipe nationale au Gabon. "Nous avons touché le fond !" Le gardien de but et capitaine du sept national, Abdellah Benmenni, a tiré à boulets rouges sur les responsables du sport en Algérie. "C'est grave ce qui nous arrive. Cette fois-ci, nous avons touché le fond en matière de prise en charge. Déjà que notre EN était à l'arrêt depuis presque deux années, ce qui n'est pas normal, mais arriver à ne pas trouver où s'entraîner dans une salle propre ou de trouver un hôtel où passer la nuit, c'est inadmissible pour une équipe nationale qui représente le pays ! Nous avons été tout simplement livrés à nous-mêmes", a affirmé Benmenni hier en conférence de presse où il était présent avec son coéquipier Berkous.
Programme de l'équipe nationale à Libreville : - Mercredi 17 janvier 2018 : Algérie-Cameroun - Jeudi 18 janvier 2018 : Algérie-Gabon - Vendredi 19 janvier 2018 : Congo-Algérie - Dimanche 21 janvier 2018 : Tunisie-Algérie