Il y avait une ambiance d'enterrement dans les vestiaires kabyles à la fin du match contre le PAC, tant il est vrai que les joueurs tout comme les dirigeants de la JSK avaient du mal à digérer cette amère défaite concédée devant les milliers de supporters kabyles qui avaient envahi massivement le vieux stade algérois pour doper au maximum leur équipe favorite en cette période critique de la saison. Et si la JSK a la chance de posséder un merveilleux public qui a toujours été présent dans les moments difficiles, de nombreux fans kabyles qui avaient littéralement déferlé sur la capitale étaient visiblement frustrés de ne pas pouvoir accéder, avant-hier, aux tribunes du stade de Bologhine, faute de disponibilité de billets d'entrée alors que les gradins étaient étrangement à moitié vides. Cela a contraint des milliers de fans kabyles à rebrousser chemin, la mort dans l'âme, et à rentrer à Tizi en ne comprenant pas les dessous d'un football professionnel à la noix qui refoule du monde aux guichets alors que les caisses des clubs sont affreusement vides. Toujours est-il qu'ils étaient quelque 5000 inconditionnels kabyles à avoir soutenu au mieux la JSK, à un tel point que les Canaris donnaient la nette impression d'évoluer à domicile, mais le résultat final n'aura pas suivi. Face à une bonne équipe du Paradou qui a su déployer son habituel football académique, la défense kabyle aura commis deux erreurs fatales qui ont précipité sa chute, encore que l'arbitrage controversé de Saïd Aouina, qui revenait d'une longue suspension, aura enfoncé davantage les protégés de Nourredine Saâdi, pourtant appelés à se rebiffer coûte que coûte pour freiner leur chute vertigineuse. Face à une situation aussi critique, le nouveau repreneur de la JSK, Chérif Mellal, tient à garder la tête sur les épaules. "C'est vrai que tout le monde est déçu après cette défaite amère, mais j'estime que ce n'est pas le moment de baisser les bras, car la JSK est toujours qualifiée en Coupe d'Algérie et il reste quand même 12 journées de championnat, d'où la nécessité impérieuse de se serrer les coudes et d'envisager des solutions d'urgence pour sauver le club", dira Mellal, qui lance un appel de détresse aux milliers de fans kabyles pour ne pas tourner le dos à leur club favori et l'aider de toutes leurs forces, comme par le passé, pour rester unis derrière leur club de toujours. "Si je suis venu à la JSK, c'est surtout pour sauver un club qui était à la dérive, et je pense que ce n'est pas le moment de l'abandonner, car nous avons encore les moyens de redresser cette situation inquiétante, mais pas du tout dramatique", dira Mellal, qui ira même jusqu'à affirmer tout haut qu'il n'a pas peur d'affronter la réalité même s'il craint quelque peu les dessous de l'arbitrage. "Je ne sais pas s'il n'y a pas un complot contre la JSK, car nous avons été lésés par Bekouassa, l'arbitre du match JSK-USMB, et voilà que Aouina remet ça contre le PAC. Trop, c'est trop !", enchaînera Mellal, qui a tenu à soutenir son staff technique, à sa tête l'entraîneur en chef Nourredine Saâdi, pour ne pas déstabiliser davantage le club. "J'estime que le staff technique a assuré convenablement son travail jusque-là, et nous avons tout intérêt à lui maintenir notre confiance pour ne pas commettre les mêmes erreurs que par le passé", conclut Mellal, qui compte se réunir aujourd'hui ou au plus tard demain avec son staff technique pour tenter de trouver des solutions de rechange susceptibles de faire face à cette situation de crise la plus délicate de l'histoire du club kabyle. Mohamed HAOUCHINE