La faible capacité hôtelière en Algérie constitue depuis longtemps un obstacle majeur au développement du secteur. Selon les estimations publiées dans le rapport "Compétitivité dans le secteur du tourisme et des voyages 2017" du Forum économique mondial, l'Algérie compterait 0,1 chambre d'hôtel pour 100 habitants, se classant dans cette catégorie à la 111e place sur 136 pays. Cité par le rapport Algérie 2017 du bureau d'études international Oxford Business Group (OBG), Lazhar Bounafaâ, P-DG du groupe public Hôtellerie, tourisme et thermalisme (HTT), a indiqué que la capacité actuelle du secteur en Algérie est estimée à 120 000 lits pour 1 184 hôtels dont 9 000 lits tombent dans la catégorie quatre ou cinq étoiles. La capacité totale actuelle de HTT est de 30 000 lits et l'objectif pour 2018 est d'atteindre 32 500 avec l'ouverture de plusieurs nouveaux établissements, principalement dans le segment intermédiaire. Selon Lazhar Bounafaâ, le plan national de développement du tourisme vise à ajouter 500 000 lits d'ici à 2030. Depuis 2015, 2 500 nouveaux projets touristiques sont en cours, dont 1 000 complexes touristiques, villages ou hôtels. Cela va ajouter 120 000 lits à la capacité nationale d'ici à la fin de 2018. Les années 2017 et 2018 sont dédiées au développement et à la modernisation de 70 projets, y compris les unités d'accueil, les villages balnéaires, à un coût d'investissement de plus de 1 milliard de dollars. La stratégie, a-t-il ajouté, repose sur sept "piliers d'excellence" qui se concentrent notamment sur l'intégration de partenariats. Les analyses d'OBG ont estimé que les perspectives s'annoncent prometteuses, avec l'arrivée de grands groupes internationaux dans l'hôtellerie, à l'image du groupe Hyatt qui prévoit d'ouvrir un établissement à l'aéroport d'Alger, ou le groupe Carlson Rezidor qui souhaite faire de l'Algérie sa porte d'entrée sur le marché africain. Les analyses ont, cependant, relevé que de nombreux obstacles restent à franchir pour faire de l'Algérie une destination prisée en Afrique du Nord, à commencer par la formation. Le secteur étant actuellement sous-développé, il y a un besoin de formation à grande échelle pour assurer la disponibilité d'un personnel qualifié capable de fournir des niveaux élevés de service sur le marché de l'hébergement du pays. Si le manque de formations spécifiques commence à être comblé par les initiatives prises par le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnel, d'autres obstacles persistent à l'instar de l'obligation de détenir un visa pour les étrangers et le manque de concurrence dans le secteur aérien qui continue de peser lourd sur le choix des touristes potentiels. Saïd Smati