En dépit de son riche passé culturel, la wilaya de Mascara se distingue par l'absence de toute initiative visant à promouvoir ou à développer ce secteur censé occuper une place de choix eu égard aux investissements engagés par les responsables qui se sont succédé. En effet, en 1982, la wilaya a bénéficié d'un programme de grande envergure consistant en la réalisation de 25 centres culturels au niveau de ses communes. Sur le plan conception, ces centres sont composés de deux étages. Au rez-de-chaussée se trouvent les locaux administratifs, une salle d'exposition, une cafétéria et une salle polyvalente susceptible d'abriter la projection de films ou le déroulement de pièces théâtrales. L'étage du dessus regroupe plusieurs salles de jeux dont certaines sont réservées à la pratique d'activités sportives ainsi qu'une bibliothèque, une vidéothèque et une salle de cours. Tous les centres ont été dotés d'équipements appropriés : cinévision, caméras, tables de ping-pong, baby-foot, appareils photo et vidéo. Sur instruction de la wilaya, l'entretien et le gardiennage de ces centres étaient à la charge des APC et leur gestion confiée à la direction de la jeunesse et des sports. Des animateurs faisant fonction de gestionnaires ont été affectés au niveau de chaque centre avec pour mission principale, faire profiter les jeunes de la commune d'un tel investissement. Mais depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts puisque ces centres ont été détournés de leur vocation initiale. Certains ont été choisis pour abriter les sièges des nouvelles daïras issues du nouveau découpage administratif. Dans un premier temps, il était question d'une situation provisoire en attendant la réalisation de nouveaux sièges de daïras mais à ce jour, rien de concret n'a été entrepris. Le plus condamnable est le mode de gestion de ces centres culturels reconvertis en centre commercial. Les cafétérias sont gérées au même titre que celles du privé et les jeunes qui fréquentent ces lieux sont obligés de débourser de l'argent pour accéder aux salles de jeux. Les salles polyvalentes sont louées pour abriter des réceptions comme les mariages, les circoncisions qui sont filmées à l'aide des caméras du centre et les cassettes vendues au public. Ravis d'une telle aubaine, les gestionnaires, en l'absence de tout contrôle, se sont enrichis et certains ont même investi l'argent amassé dans d'autres activités plus lucratives. A. B.