Les étudiants de l'ENS ne décolèrent pas et maintiennent le cap dans leur mouvement de grève entamé depuis le début de l'année universitaire. Hier, un autre palier a été atteint avec l'interpellation par les forces de l'ordre de plusieurs étudiants lors du rassemblement qu'ils ont tenu à l'université islamique Emir-Abdelkader de Constantine. Déjouant, une autre fois, le dispositif sécuritaire impressionnant mobilisé à travers les principales artères de la ville, comme c'est le cas chaque lundi depuis déjà trois semaines, ils ont opté, cette fois-ci, pour l'axe routier longeant l'université islamique, pour tenir leur rassemblement. Ils étaient donc plusieurs centaines à se rassembler à même la voie du tramway, l'immobilisant pendant plus de deux heures, au même titre d'ailleurs que les deux couloirs réservés à la circulation automobile. Une partie des renforts des services d'ordre et des brigades antiémeutes qui quadrillaient le centre-ville, a été aussitôt dépêchée sur les lieux pour tenter de dissuader les étudiants de marcher, et partant, de les disperser tant il est vrai que le rassemblement prenait plus de volume au fil des minutes. Une procession vers le centre-ville n'était pas écartée, d'où l'irritation visible sur le visage des policiers sommés, vraisemblablement, d'empêcher une autre démonstration des étudiants de l'ENS qui ont bravé par deux fois, il y a quinze jours et la semaine dernière, les dispositifs dissuasifs des forces de sécurité. Devant la détermination des normaliens à poursuivre leur rassemblement, des arrestations sont opérées par les services d'ordre parfois à l'abri des regards pour ne pas attiser la colère des meneurs du rassemblement. Et il n'en fallait pas plus aux protestataires pour faire de la revendication de libération immédiate de leurs camarades un préalable à tout compromis. Rassurés a priori par les engagements des responsables du cordon de sécurité, ils finiront par obtempérer non sans promettre de poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs doléances. Kamel Ghimouze