En dépit d'un dispositif policier des plus dissuasifs, les étudiants de l'ENS ont réussi un véritable coup de force en marchant de nouveau à Constantine. L'effet surprise qui a contribué à la réussite de la marche des étudiants de l'ENS à Constantine, il y a une semaine, n'a pas été de mise hier. Et pour cause, un impressionnant dispositif sécuritaire quadrillant le centre-ville a été mis en place dès 7h du matin avec l'apparition, cette fois-ci, des brigades antiémeutes suréquipées. C'était, néanmoins, compter sans la détermination des protestataires. Le mot d'ordre de rejoindre la place du 1er-Novembre est donné vers 10h via les réseaux sociaux et le bouche à oreille aux centaines d'étudiants qui déambulaient par petits groupes dans différents quartiers de la ville. Aussitôt, une marée humaine a envahi la place et est très vite cernée par des dizaines d'agents de l'ordre qui ont empêché toute progression des manifestants en dehors du grand rond-point jouxtant le palais de la culture Mohamed El-Aïd-El-Khalifa. Empoignades par moments, tractations et pourparlers avec les responsables du cordon de sécurité s'ensuivirent. Une délégation des représentants des étudiants est, entre-temps, reçue par le wali de Constantine au moment où la circulation automobile au centre-ville devenait intenable. Inébranlables, les étudiants camperont sur leur position de marcher sur près de quatre kilomètres en direction du siège de l'ENS, situé sur le plateau d'El-Mansourah. Ils obtiendront gain de cause vers midi alors que leur nombre n'avait pas cessé d'augmenter pour atteindre près de 1 500 marcheurs environ. Ils exigent du ministère de l'Education nationale le respect du contrat d'engagement liant ce dernier aux diplômés de l'école, notamment son article 4 qui stipule leur recrutement dans les wilayas de leur résidence, dès la fin de leur cursus, de même que l'application stricte des articles 56 et 71 du décret exécutif 315-08 du 11 octobre 2008 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'éducation nationale donnant la priorité du recrutement aux sortants de l'ENS aux postes de professeur de l'enseignement moyen ou de professeur de l'enseignement secondaire selon le cycle de formation. Kamel Ghimouze