Les normaliens, qui sont en grève depuis plus de dix jours -un mouvement déclenché à partir de l'Ecole normale de Kouba à Alger-, réclament l'équivalence de leurs diplômes avec ceux des universités, dans le but de pouvoir s'inscrire au master et ensuite au doctorat. En revendiquant l'équivalence de leurs diplômes, les étudiants de l'Ecole normale supérieure “poussent le bouchon un peu loin”, constatent certains enseignants rencontrés à l'ENS de Constantine. Ces derniers ont organisé, dimanche, une assemblée générale pour traiter du problème des étudiants tout en décidant de faire front commun avec l'administration pour publier un communiqué à l'adresse des étudiants. Selon l'un des enseignants, cette rencontre s'est soldée par la création d'une commission mixte entre enseignants et administration pour exposer aux étudiants leurs nouveaux acquis. “Nous leur avons beau expliquer les textes qui sont en vigueur, en vain, les étudiants s'entêtent à poursuivre le mouvement. De plus, le ministère de l‘Enseignement supérieur a pris des mesures en leur faveur, une décision difficile compte tenu des écarts qui existent entre le système pratiqué à l'ENS et celui de l'université.” Les normaliens, qui sont en grève depuis plus de dix jours – un mouvement déclenché à partir de l'école de Kouba-, réclament l'équivalence de leurs diplômes avec ceux des universités dans le but de pouvoir s'inscrire au master et ensuite au doctorat. Or, nous déclare un enseignant du département de langue française, cette supposition reste infondée puisqu'à la base, dit-il, les programmes de la licence sont différents de ceux de l'université. “En français par exemple, la formation est plus orientée vers la didactique et la pédagogie. En d'autres termes, les étudiants sont appelés à devenir des professeurs du primaire ou du secondaire. Tandis qu'à l'université, la licence est un tronc commun comprenant des modules que les normaliens n'ont pas fait. Donc, ils ne pourront pas accéder au master sans avoir étudié les mêmes programmes”, explique notre interlocuteur. Ceci dit, le ministère de l'Enseignement supérieur a décidé récemment de permettre aux étudiants de l'ENS d'intégrer les rangs des masters à l'université à condition que ces derniers fassent la troisième année de licence. La commission mixte entre le ministère de l'Enseignement supérieur et celui de l'Education nationale a, d'ailleurs, créé des passerelles l'an dernier qui permettent aux étudiants de l'ENS de basculer vers le système LMD ou encore de participer aux différents concours de magister, mais, apparemment, la proposition a été très vite rejetée par les étudiants. “L'ENS ne délivre pas de masters mais des diplômes qui différent de ceux de l'université avec des formations de trois ans pour pouvoir enseigner au primaire, quatre ans pour les CEM et de cinq ans pour les lycées. Quant à l'équivalence, elle se fait uniquement entre des diplômes d'universités étrangères. Si les étudiants acceptent la proposition du ministère, ils auront deux diplômes, celui de l'ENS et celui de l'université”, affirme un enseignant de français, qui précise, qu'en plus, “les normaliens ont la chance de signer, dès qu'ils intègrent l'école, des contrats de travail, c'est-à-dire que lorsqu'ils terminent leur formation ils sont immédiatement recrutés dans les établissements, chose que les étudiants de l'université n'ont pas, ils doivent d'abord passer des concours. L'administration leur a expliqué qu'ils ne peuvent pas avoir des postes et accéder en même temps au master.” D B.