Le phénomène de l'émigration clandestine ou la "harga'' prend des proportions alarmantes dans la wilaya de Mostaganem ces dernières années avec la multiplication des départs de jeunes aventuriers à bord d'embarcations de fortune, dont le prix de la place atteint les 100 000 DA, payés à des passeurs sans scrupules qui s'enrichissent ainsi au détriment de la vie de centaines de personnes (hommes, femmes et mêmes des mineurs) qui, désespérés, préfèrent risquer de se noyer plutôt que de rester et broyer du noir. Il ne se passe désormais pas un jour sans que l'on entende parler de départ de jeunes gens à bord d'embarcations à travers les côtes de la wilaya. Le nouveau phénomène à la mode "est la publication de vidéos de jeunes prenant la mer sur la Toile sur le réseau social Facebook", qui est devenu la vitrine des harragas et un moyen de communication entre les familles des aventuriers pour prendre des nouvelles de leur état de santé. Et d'après les renseignements recoupés en notre possession, les points de départ des harragas se concentrent essentiellement sur la façade Est de la wilaya, et les plages de Bahara, d'Ouled-Boughalem et de Benabdelmalek-Ramdane sont les régions les plus privilégiées pour prendre le large à des heures tardives de la soirée afin d'éviter de se faire repérer par les unités des gardes-côtes des forces navales rattachées au commandement du port de Mostaganem qui effectuent des patrouilles régulièrement. La Protection civile a dévoilé le bilan de 279 harragas arrêtés et interceptés par les gardes-côtes pris en charge par les sapeurs-pompiers pour des visites médicales. Selon le colonel Hassan Hassani de la Protection civile, huit cadavres au total ont été découverts ces deux derniers mois, et plus de 110 embarcations ont pris le large en l'espace d'une semaine sur les côtes mostaganémoises en 2017. M. Salah