Le risque de paralysie qui devait peser sur les établissements hospitaliers à partir de demain est finalement écarté. Pour cause, la grève nationale illimitée des paramédicaux à partir du 5 février, annoncée depuis le 27 janvier par le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), a été gelée, hier, par le conseil national de ce syndicat. Une suspension qui intervient au lendemain de la rencontre qui a regroupé, mercredi passé, les membres du bureau national du SAP, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), les représentants de la Direction générale de la Fonction publique (DGFP) et ceux du ministère du Travail. À l'initiative du département du Pr Hasbellaoui qui aurait agi en réaction au préavis de grève nationale illimitée du SAP, "cette réunion a été sanctionnée par un procès-verbal signé conjointement par les deux parties où le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) sera partie prenante dans les commissions mixtes pour le suivi de l'évolution de tous les dossiers dans les délais fixés", note le communiqué du conseil national du SAP daté d'hier. Celui-ci fait part des avancées vers la concrétisation de la plateforme de revendications du SAP dont il se dit satisfait, décidant, par voie de conséquence, le gel de la grève annoncée après avoir haussé le ton en décriant "la mauvaise volonté de la tutelle et une situation d'impasse en dépit de l'ampleur de la protestation". Neuf points ayant fait l'objet de négociations avec la tutelle lors de ce conclave sont énumérés dans le communiqué du conseil national du SAP qui semble acquiescer les concessions du ministère. Il s'agit, en fait, de l'engagement de la tutelle à l'effet d'initier un plaidoyer auprès de la Direction générale de la Fonction publique s'agissant de nomination de paramédicaux aux postes structurels supérieurs, alors qu'une instruction a été donnée par le ministère pour permettre, d'ores et déjà, aux paramédicaux d'accéder aux postes de sous-directeurs au niveau des DAMP des CHU. Une réduction de l'ancienneté requise pour les nominations aux postes fonctionnels supérieurs est également prévue pour les paramédicaux occupant les postes de cadres ou de coordinateurs et remplissant les conditions de nomination avant la clôture de la période transitoire et non encore régularisés. Concernant la progression dans la carrière des aides-soignants, le MSPRH s'est engagé à préparer, dans un délai de deux mois, un plaidoyer destiné à la DGFP pour permettre à cette catégorie une meilleure progression selon la formule la plus adaptée. De même, le nombre d'aides-soignants sera revu à la hausse pour l'exercice 2018, afin de permettre une progression à un plus grand nombre d'exerçants. Les infirmiers diplômés d'Etat "remplissant les conditions statutaires seront systématiquement promus par transformation automatique des postes durant l'exercice budgétaire en cours alors qu'une note de rappel sera adressée aux gestionnaires pour le paiement de la garde des IDE", se satisfait encore le SAP. Aussi, pour l'exercice 2018, le ministère fait la promesse de dégager des postes budgétaires nécessaires au recrutement des paramédicaux sortis des universités, issus du système LMD. Et à propos de l'arrêté interministériel portant ce système (LMD), le MSPRH a tenu à porter à la connaissance du partenaire social qu'il s'agit d'un dossier prioritaire pour la tutelle et qu'une commission mixte, dans laquelle le SAP est représenté, sera installée officiellement la semaine prochaine. Pour les évacuations des malades interstructures et interwilayas, le ministère a également tenu à rassurer le partenaire social de la mise en œuvre au niveau de la tutelle d'un comité d'experts chargés de déterminer les normes relatives aux activités des urgences et aux évacuations. Enfin, le SAP, qui a accueilli avec satisfaction le rappel adressé par le Pr Hasbellaoui aux DSP portant obligation pour ces derniers de tenir des réunions mensuelles avec les partenaires sociaux, fait savoir que tout est rentré dans l'ordre s'agissant des incidents d'Akbou dans la wilaya de Béjaïa et de l'EPH de Djelfa. Aussi, dans une déclaration faite hier à l'APS par le secrétaire général du SAP, Lounès Ghachi, en l'occurrence, celui-ci a précisé que la "décision de geler la grève prise par le conseil national du syndicat, qui s'est réuni hier, intervient à la suite de la réunion tenue mercredi dernier avec la commission de dialogue et les partenaires sociaux au ministère de la Santé et des résultats positifs ayant sanctionné cette rencontre". Il a également fait savoir que le ministère "a répondu positivement aux plus importantes revendications, en l'occurrence le règlement du dossier du harcèlement exercé contre certains syndicalistes locaux, notamment dans les wilayas de Djelfa et de Béjaïa", ajoutant que "les autres revendications requièrent du temps, mais le ministère a exprimé sa disposition à les examiner". Toujours selon l'agence officielle, Salim Belkacem, conseiller au ministère, a, pour sa part, mentionné que le dialogue engagé avec les partenaires sociaux a permis de "régler tous les conflits sociaux à l'origine de la grève", ajoutant qu'un groupe de travail sera installé pour le suivi du dossier des travailleurs du corps paramédical. Kamel Ghimouze