Les protestataires exigent une augmentation de la marge bénéficiaire et du quota journalier en lait pour satisfaire la demande et remédier à la pratique de la vente concomitante du lait de vache. Les membres du bureau de wilaya de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens) à Béjaïa ont déposé, jeudi dernier, un préavis de grève auprès de la direction de la laiterie d'Amizour, appartenant au groupe Giplait. C'est ce que l'on apprend de la missive adressée au directeur de cette unité avec copies au wali, à la DSA (direction des services agricoles), l'Onil (Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers), à l'association de protection des consommateurs Talsa et enfin à la presse. On y explique notamment que suite à la réunion ayant regroupé tous les acteurs de la filière lait, tenue au siège de la direction du commerce le 21 décembre 2017, un procès-verbal a été établi, qui se veut comme un engagement en vue d'améliorer les conditions de travail des distributeurs de lait. Force est de constater, a-t-on déploré, qu'après plus d'un mois, "aucune suite favorable" n'a été réservée à cette promesse. Aussi, les distributeurs de lait de l'unité d'Amizour ont décidé à l'unanimité d'adresser au directeur un préavis de 10 jours à compter du 1er février. Ils exigent une augmentation de la marge bénéficiaire, l'augmentation du quota journalier en lait pour satisfaire la demande, remédier à la pratique de la vente concomitante du lait de vache et enfin l'annulation des procès-verbaux établis par la direction du commerce de la wilaya de Béjaïa à l'encontre des distributeurs de lait d'Amizour. Il est vrai que l'on assiste depuis quelques semaines à des chaînes interminables devant certains revendeurs de lait pasteurisé en sachet. En l'espace de quelques minutes, tout le stock est épuisé. Le scénario se répète chaque deux jours, soit à chaque fois que les magasins reçoivent leurs quotas de marchandises, assurés par des distributeurs. Il faut accepter en outre de prendre quelques caisses de lait de vache, plus cher. Pour l'achat de quatre sachets de lait, on exige du client l'achat d'un autre sachet de lait de vache. Avec ce préavis de grève des distributeurs de lait d'Amizour, qui prendra fin le 10 février, la pénurie que connaît le lait pasteurisé en sachet risque de persister en cette année 2018. En effet, en dépit de l'existence de laiteries privées, notamment dans la vallée de la Soummam, la demande semble toujours dépasser l'offre, en témoignent les queues interminables devant certains points de vente. M. Ouyougoute