Le public algérois a découvert dans la soirée de samedi à la salle El-Mouggar le premier film d'horreur made in DZ. Réalisé par Omar Zeghad, ce long métrage de 70 mn a été produit par Constantin Production Audiovisuelle. M ou "Mim" en arabe, première lettre de "mort" et "mlaya", met en scène cinq personnages, trois femmes et deux hommes. Dans le but de réaliser un film d'épouvante, cette équipe de tournage s'introduit dans une grotte située dans la ville de Constantine. Sur place, ils découvrent une tombe, et rapidement leur fiction devient réalité. En profanant cette tombe, ces jeunes ont réveillé un esprit endormi depuis des décennies ; alors, comme dans un mauvais rêve, ils sont poursuivis par des forces maléfiques dans les galeries souterraines. L'une des comédiennes disparaît brusquement, ils décident de la chercher pour sortir, mais le hic, ils ne trouvent aucune échappatoire, la sortie a disparu ! Perdus dans cette grotte dans le noir, ces jeunes doivent affronter le pire. À ce moment-là, nous sommes "prisonniers" dans leur cauchemar, dans ce labyrinthe. Loin des films "gore", cette fiction tournée en huis clos joue sur le psychologique, notamment en utilisant le procédé "Jump Scares", à travers la musique, l'obscurité et les ombres qui défilent devant les protagonistes, tous les ingrédients sont là pour faire sursauter le spectateur de son siège. Malheureusement, le réalisateur a failli à cette mission, car le public dans la salle était plus dans l'esprit de la rigolade que celle de la peur. Cette "bonne humeur" est due aux multiples incohérences dans le film, ainsi que l'incrédibilité des comédiens ; d'ailleurs, tout au long du film, on n'entendait que les pleurs et les cris des filles. Au bout d'un moment, ça tourne autour du pot, les personnages ne font que courir dans les profondeurs de la grotte ; quant au dialogue, il était complètement insipide. À ce propos, dans le communiqué de presse, il est mentionné que "la narration du film repose sur l'exploitation des actions et événements plutôt que sur les dialogues, laissant ainsi plus de liberté d'interprétation", une démarche qui a nui à cette œuvre. Cependant, Omar Zeghad est à encourager, car pour son premier long métrage, il a eu le cran de réaliser un film d'horreur, et cela change des films sur la guerre qu'on nous sert habituellement. D'ailleurs, il a offert de beaux plans et nous a permis d'explorer la grotte à travers sa caméra. M reste un film à découvrir, même s'il est loin d'égaler dans ce genre Shining ou Amityville, c'est une œuvre réalisée et jouée par une jeune équipe. Pour les intéressés, l'ONCI le diffusera dans ses salles à partir du 26 février dans plusieurs villes du pays. H. M.