L'absence du Cnapeste dans cette action s'explique par le fait que ce syndicat est déjà engagé dans une grève illimitée, mais aussi, par la divergence de vues avec ce dernier autour de la question du statut particulier. Alors que la grève illimitée du Cnapeste est entrée dans sa deuxième semaine sans qu'une solution se profile à l'horizon, voilà que cinq autres syndicats de l'éducation, tous membres de l'intersyndicale autonome, se mettent de la partie en décidant d'une grève les 20 et 21 février prochains. Il s'agit de l'Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation (Unpef), du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) et du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela). Cette protestation qui vient s'ajouter à la grève nationale prévue pour le 14 février par l'intersyndicale de divers secteurs, porte exclusivement sur les revendications inhérentes au secteur de l'éducation. Ce qu'explique le SG du Satef, Boualem Amoura, en affirmant : "Nous avons nos problèmes propres à nous", et "on ne peut pas parler dans l'intersyndicale du statut particulier des travailleurs de l'éducation, cela ne concerne pas les autres secteurs". Idem, pour l'application de la circulaire présidentielle 266-14, de l'ouverture des postes pour la promotion et de la valorisation du coût de l'heure supplémentaire. L'absence du Cnapeste à cette réunion s'explique, certes, par le fait que ce syndicat soit déjà engagé dans une grève illimitée, mais aussi, par la divergence de vues avec ce dernier autour de la question du statut particulier. Le Cnapeste est contre la révision du statut, ce qui veut dire qu'on ne pourra pas se mettre autour d'une table, soutient notre source. Une démarche qui rejoint, a priori, celle des syndicats ayant rencontré la ministre la semaine dernière qui affirment que la fronde sociale dans le secteur est destinée à chahuter le travail des commissions mises en place au ministère pour la réforme des dossiers du statut particulier et des œuvres sociales et qui en seraient à leurs dernières retouches. Mais, notre source récuse ce fait, en rappelant qu'"au mois de novembre les syndicats qui composent cette commission, avaient déclaré qu'à partir du 30 novembre ils ne se réuniront plus en raison des entraves du ministère, dont les représentants s'absentent même aux réunions". Et ce, contrairement aux œuvres sociales. "Un sujet qui n'a d'ailleurs pas été abordé lors de la réunion, pour cause de mésentente avec l'Unpef à ce sujet, où chacun tire la couverture à soi", dit notre source. Pour s'en convaincre, il suffit de rappeler la mise en garde formulée par le Cnapeste, dans sa déclaration de grève, à l'égard de toute révision du statut particulier, mais aussi du dossier des œuvres sociales relevant de la circulaire 12-01. Deux dossiers qui "constituent les raisons profondes de la grève illimitée et dont use ce syndicat, comme d'une arme absolue face au ministère de tutelle", indiquent d'autres sources syndicales, qui expliquent, ainsi, pourquoi ce dossier est au cœur des protestations de plusieurs autres corps, notamment les adjoints d'éducation et autres corps communs. "Mais, qui lui a donné ce statut sur un plateau d'argent ? C'est le ministère. Il s'est embourbé dans cette question, maintenant qu'il assume ses responsabilités", a martelé, pour sa part, notre interlocuteur en rappelant le deal contracté depuis 2011 et même en 2015, selon lequel "la ministre de l'Education a donné la gestion des dossiers des œuvres sociales à ces deux syndicats". A. R. [email protected]