Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), a menacé hier de recourir à la grève, si jamais la série des réunions et discussions entamées avec le ministère de tutelle ne réalisent pas d'avancées en ce qui concerne les trois revendications principales, à savoir la révision en profondeur du statut particulier et du régime indemnitaire, mais aussi la question relative à la gestion des œuvres sociales. «En ce qui nous concerne autant que partenaire social, nous attendons notre rencontre avec le ministère de tutelle ce jeudi, pour décider des suites à donner à notre combat», nous a déclaré hier Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, à l'issue d'un point de presse tenu au siège du syndicat à Tizi Ouzou. «Si aucune avancée n'est à retenir, nous serons dans l'obligation de recourir à la grève», a-t-il ajouté. Rappelons que deux syndicats autonomes, le Cnapest et l'Unpef, ont mis leurs menaces à exécution, puisqu'une grève illimitée est prévue à partir du 10 octobre. Le Satef a exigé que le statut particulier soit révisé de façon à remédier aux insuffisances existantes. En ce qui concerne la gestion des œuvres sociales, il y a lieu de relever que le Satef «ne demande pas à gérer les œuvres sociales, mais exige à être associé dans les différentes commissions comme observateur, afin, ajoute-t-il, d'assurer la transparence de cette même gestion». Sur le même sujet, notre interlocuteur explique que son syndicat a proposé au ministère de tutelle la décentralisation dans la gestion. «On est pour l'installation des commissions au niveau des wilayas au même titre qu'une commission nationale», dit-il. «Tous les syndicats auront ainsi un droit de regard», explique le représentant du Satef, tout en s'opposant à un quelconque monopole d'un ou deux syndicats autonomes. Une déclaration qui en dit gros, et le Satef a bien son mot à dire comme partenaire incontournable dans le secteur de l'éducation, malgré la crise qui l'a secoué. «On s'est libéré du monopole de l'Ugta, pas pour tomber dans un autre d'une partie quelconque», insiste-t-il. La baisse de l'IRG revendiquée Dans sa déclaration rendue publique à l'issue de la conférence, le Satef, tout en saluant «la décision des pouvoirs publics de restituer les œuvres sociales aux travailleurs de l'éducation, après plus de deux décennies de lutte sans relâche et une gestion catastrophique de l'Ugta», et celle du gouvernement portant «installation d'une commission mixte afin de revoir le régime indemnitaire», souhaite aussi que «les pouvoirs publics interviennent pour réguler et stabiliser les prix, sinon toute augmentation ne servira à rien». Selon le même syndicat, il est plus qu'indispensable de «réduire le taux de l'IRG appliqué aux fonctionnaires afin que leurs salaires soient plus conséquents, et cela évitera de gonfler les salaires par des primes». Non sans rappeler ses revendications relatives à l'abrogation de l'article 87 bis ainsi que la circulaire 303/82 qui datte de 1982, au temps du parti unique, le Satef s'est penché à l'occasion de sa rencontre avec la presse sur la question de la Munatec de Tizi Ouzou. Sur le sujet, M. Amoura n'ira pas par trente-six chemins pour s'interroger sur le sort des biens de cette mutuelle. «Le dossier de la Munatec doit être ouvert et rendre aux travailleurs leurs dus en recensant aussi les biens de cette mutuelle. L'exemple de l'hôtel des enseignants de Tizi Ouzou est édifiant !», écrivent les rédacteurs de la déclaration. A travers cette dernière, le syndicat a tenu aussi à dénoncer ce qu'il qualifie d'«arrogance de certains directeurs de l'éducation qui gèrent leurs directions comme des propriétés privées, à l'image du directeur de la wilaya de Tizi Ouzou et celui de Aïn Témouchent». «Le DE de Tizi Ouzou ne daigne même pas nous recevoir. Sa gestion est totalitaire», fustige M. Amoura.