L'Union nationale des travailleurs de l'éducation et de la formation (UNPEF) et le Conseil national autonome de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) n'écartent pas l'éventualité de recourir à une grève dès la rentrée scolaire. Les deux syndicats de l'éducation exigent la suppression de la circulaire ministérielle datée du 14 août dernier, relative à la gestion des œuvres sociales, qui a été confiée aux comités d'établissements scolaires. Ils réclament également la satisfaction des revendications de la corporation qui sont restées en suspens depuis 2009. «Pourtant le ministre a signé lui-même deux PV de réunion comprenant des accords et des engagements, à deux reprises en 2009 et en 2010, après des mouvements de grève» dira le président de l'Unpef, Sadek Dziri, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son syndicat à la place du 1er Mai avec le CNAPEST. Le président de l'UNPEF dira que les travailleurs de l'éducation vont intensifier la pression, si la tutelle et le gouvernement ne répondent pas positivement aux revendications de ces derniers. «On n'acceptera aucun dialogue, si jamais la grève sera déclenchée» dira Sadek Dziri en remettant en cause la crédibilité du gouvernement et la tutelle pour la satisfaction des revendications des protestataires. «Un gouvernement qui ne répond pas positivement aux revendications des travailleurs, serait dans l'obligation de partir». Les deux syndicats réclament aujourd'hui du concret de la part de la tutelle et du gouvernement. Les conférenciers ont expliqué que la nouvelle formule de gestion des œuvres sociales qui consiste à attribuer, celle-ci aux comités d'établissements, vise la suppression du principe de solidarité pour lequel les œuvres sociales ont été créées. Pour l'UNPEF et le CNAPEST, le ministère de l'Education a préféré ainsi, s'abstenir d'une gestion transparente, unifiée nationale et juste des œuvres sociales. «Le ministère a opté pour une formule de gestion anarchique, confiant la gestion de ces fonds à 7000 comités», ont déclaré les conférenciers. Ils se disent en outre persuadés que cette situation va entraîner des conflits et des problèmes divers qui porteront atteinte à la stabilité de l'école. L'Unpef et le Cnapest contestent le fait que l'enregistrement des biens immobiliers des œuvres sociales se fait en l'absence des syndicats autonomes et dans l'anarchie. Enfin, l'Unpef et le Cnapest proposent que la gestion des œuvres sociales soit à la rigueur confiée aux commissions de wilayas et nationales. Même s'ils préfèrent, l'organisation d'élections libres pour que les travailleurs eux-mêmes choisissent la formule qui leur convienne. Enfin, les deux syndicats réclament aussi une nouvelle révision du régime indemnitaire jugé très en deçà des espérances. «Il existe un grand décalage entre le régime indemnitaire de l'éducation et ceux d'autres secteurs, qui varie entre 5000 et 11 000 DA» est-il indiqué. Idem pour le statut particulier qui est considéré par les conférenciers comme «le plus mauvais d'entre les statuts». Pour le CNAPEST, ce statut a beaucoup lésé les travailleurs de l'éducation en matière de création de grade, des promotions et d'intégrations des grades, si on le compare à d'autres statuts particuliers de la fonction publique. Les deux syndicats réclament en outre, la révision du dossier relatif à la retraite, au logement et aux indemnités de zone et d'excellence. Ils mettent en garde le ministère de l'Education nationale et lui incombent l'entière responsabilité des conséquences des actions avenir. «Le non respect des engagements de la tutelle ne ferait que déboucher sur des actions de protestation dont personne ne pourra prévoir la durée encore moins l'ampleur» ont-ils conclu.