La mesure de suppression du soutien des prix toucherait les carburants l'an prochain et pourrait cibler les autres produits comme le pain et le lait en 2020. Le gouvernement pourrait mettre fin aux subventions des prix des carburants à partir de 2019 et autres subventions à partir de 2020, a indiqué hier le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, cité par l'agence Reuters. De Dubaï, où il participe à une réunion entre les ministres des Finances arabes et le Fonds monétaire international (FMI), le ministre des Finances a souligné que cette réforme des subventions vise à éliminer le déficit du budget de l'Etat d'ici trois ou quatre ans. Si les choses semblent plus ou moins claires pour la subvention des prix des carburants qui pourrait intervenir à partir de 2019, il a refusé de préciser quelles subventions pourraient être réduites en 2020, se contentant juste de dire que l'Etat subventionne une large variété de biens et de services comme l'électricité, le pain ou encore l'huile. La question de la révision de la politique des subventions est une priorité pour l'Etat qui a décidé de les cibler pour mettre fin à la pratique du tout subventionné. Dans la loi de finances 2018, le budget des transferts sociaux a été fixé à 1 760 milliards de dinars, représentant 8,4% du PIB et enregistrant un accroissement de 7,9% par rapport à 2017. L'Etat a réservé 64% des transferts sociaux pour les soutiens directs et indirects aux familles. L'objectif du gouvernement est avant tout de faire des économies car, pour le moment, les subventions des carburants, des produits alimentaires et énergétiques profitent à tous les Algériens et coûtent très cher à l'Etat, plus de 6 milliards de dollars par an. Le ministre du Commerce avait récemment expliqué que l'Etat prévoit de cibler les personnes dans le besoin en leur faisant parvenir directement des chèques en précisant que le fichier national des personnes physiques visées par cette subvention sera élaboré en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) et des Directions de l'action sociale des wilayas (DAS). En procédant à ce ciblage, le gouvernement espère réduire drastiquement la facture et par la même le déficit budgétaire. La chute des prix du pétrole a eu le mérite de relancer la question des subventions des prix des produits alimentaires de base et de l'énergie. Lors de la présentation du plan d'action de son gouvernement en septembre dernier, le Premier ministre avait indiqué que "les autorités comptent prendre le temps de la réflexion avant de prendre une décision" et qu'en attendant la finalisation de ce dossier au niveau des administrations publiques, puis les consultations dont il fera l'objet, "l'ensemble des subventions en place sur les produits de base demeureront en vigueur". L'annonce du ministre des Finances d'hier veut-t-elle dire que les choses ont avancé au point de se fixer une échéance ou simplement que l'état des finances ne semble pas s'améliorer ? D'ailleurs, le ministre des Finances, qui ne s'attend pas à avoir besoin d'emprunter de l'argent cette année, n'exclut pas la possibilité d'emprunter à partir de l'an prochain. Saïd Smati