Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, a confirmé vendredi que le Front Polisario a été consulté par la Commission européenne. Lors de cette réunion, il a exprimé sa "profonde préoccupation" au sujet des négociations entre l'UE et le Maroc visant à inclure les produits issus du Sahara occidental occupé dans leurs accords commerciaux sans le consentement du peuple sahraoui. Mohamed Sidati a, par ailleurs, confirmé les informations faisant état d'une invitation adressée par l'UE au représentant légitime du peuple sahraoui, le Front Polisario, pour participer aux consultations menées par l'exécutif européen dans le cadre des négociations pour la modification de l'accord de libéralisation agricole UE-Maroc. Le responsable sahraoui, qui a indiqué avoir accueilli "favorablement" l'invitation de l'exécutif européen, a exprimé son souhait que cette invitation constitue "le premier pas d'une approche plus constructive de la part de la Commission sur le conflit au Sahara occidental". Cette information a été également confirmé par le site britannique "Africa Confidential", qui a cité un haut responsable européen. Ce dernier a révélé que l'UE a reconnu au Front Polisario le droit de participer à la re-négociation de cet accord suite à l'arrêt de la Cour européenne de justice de 2016. Pour rappel, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a rendu, le 21 décembre 2016, un jugement établissant clairement que les accords d'association et de libéralisation UE-Maroc ne s'appliquaient pas au territoire du Sahara occidental. La CJUE soulignait dans cet arrêt que si l'accord devait s'y appliquer, il faudrait un consentement préalable du peuple sahraoui, c'est-à-dire du Front Polisario, reconnu par l'ONU comme le représentant du peuple du Sahara occidental depuis 1979. Quelques mois plus tard, le Conseil de l'UE accorde à la Commission un mandat pour re-négocier l'accord de commerce avec le Maroc pour se conformer à l'arrêt de la CJUE. Mohamed Sidati a déclaré que les discussions avec les représentants de la Commission européenne ont porté sur "un large éventail de questions" et sur "les tentatives en cours pour inclure le Sahara occidental dans les accords commerciaux UE-Maroc sans le consentement du peuple sahraoui à travers son représentant légitime, le Front Polisario". Merzak T./Agences