Au cours de sa réunion mensuelle, le bureau fédéral de la FAF a décidé jeudi de réexaminer au sein de la commission d'éthique les deux affaires de l'ex-arbitre international assistant, Mounir Bitam et de l'ex-président de la Ligue inter régions, Hadj Mohamed Boukaroum qui avaient fait l'objet de sanctions de la fédération. Bitam avait été radié à vie en 2014 du corps arbitral pour avoir dénoncé l'ex-président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, et l'ex-président de la CFA, Khellil, coupables selon lui d'avoir tenté de le corrompre pour favoriser des équipes. L'affaire remonte au 19 septembre dernier durant la rencontre CABBA-WAT, pour le compte de la Ligue 2 de football professionnel et retransmise par les différentes chaînes de télévision, lorsque Bitam, accusant Hammoum Khelil et Kerbadj Mahfoud, d'exercer des pressions sur lui, avait ôté son maillot officiel, laissant apparaître une inscription sur son maillot de corps : "Kerbadj et Hammoum : une histoire d'un jeu manipulé". Poursuivi en justice par Kebadj et Hamoum pour diffamation, le tribunal criminel de première instance de Bir-Mourad-Raïs avait condamné, le 24 décembre 2014, l'ancien arbitre assistant international, Mounir Mahmoud Bitam, à quatre mois de prison ferme et à une amende de 100 000 DA, pour diffamation. Lors de l'audience, l'accusé Bitam a déclaré avoir été victime de pressions, refusant d'informer le tribunal sur la nature desdites pressions. Le parquet avait requis une peine de deux mois de prison ferme à l'encontre du mis en cause. C'est sur la base de ce verdict de la justice que la FAF avait donc radié Bitam. Ce dernier avait ensuite fait appel du verdict de la justice avant que les parties concernées n'entèrent la hache de guerre suite à un arrangement à l'amiable (abandon des plaintes). Pour ce qui est de hadj Mohamed Boukaroum, le bureau fédéral a pris la décision de l'interdire de toute activité. La FAF lui reproche "d'avoir permis un endettement et porté un préjudice certain à la ligue sur le plan financier, administratif et sportif". Il a été sanctionné par la commission d'éthique qui l'interdit de toute activité dans les instances du football pour non-respect des statuts et des règlements. Un audit de la FAF avait fait ressortir que des clubs (inter-régions) avaient pris part aux championnats sans qu'elles aient au préalable payé les droits d'engagements à la ligue alors que d'autres avaient été empêchés de le faire pour les mêmes raisons. L'audit de la FAF avait également découvert un trou de 3 milliards de centimes, représentant des amendes infligées aux clubs mais non recouvrées par la ligue. À l'époque, Boukaroum s'était défendu et avait nié les faits. Cependant, il y a lieu de s'interroger si la réouverture du dossier Bitam, notamment à ce moment précis, n'a pas un lien direct avec l'éviction de Kerbadj de la LFP et sa décision de saisir le TAS et le tribunal admitratif pour faire valoir ses droits ? L'audition à la commission d'éthique ne va-t-elle pas impliquer automatiquement la convocation de Kerbadj ? À noter enfin que Liberté a révélé dans son édition de lundi dernier que la FAF a désigné Abderrahmane Zouaoui, magistrat bien connu, au sein de la commission d'éthique de la FAF. Il sera assisté par Gueddah et Maouche. Cependant, le journal avait aussi relevé que la composante de cette commission posait problème par rapport aux statuts de la FIFA qui interdisent qu'un membre appartienne à un organe de la FAF, comme c'est le cas de Mohamed Maouche, membre du bureau fédéral. La fédération qui n'a toujours pas rendu publique l'installation de cette commission, censée être indépendante, selon les statuts de la FIFA, a déjà levé la sanction de radiation à vie prononcée contre le président de l'US Chaouia, Abdelmadjid Yahi, après que ce dernier eut avoué à la télévision avoir arrangé des matches. SAMIR LAMARI