Les étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), ont enclenché, hier, un mouvement de grogne d'envergure nationale, dans le but de dénoncer le "mutisme" de la tutelle, vis-à-vis de leurs revendications. Ainsi, aussi bien à Constantine, qu'à Alger, Boumerdès ou encore Bouira, ces étudiants qui se disent marginalisés, ont entamé une grève deux jours pour, disent-ils, "répondre aux provocations" d'Ahmed Ouyahia, qui avait qualifié lors de son meeting à Biskra, les étudiants en Staps d'"agitateurs". Selon les initiateurs de ce mouvement, leurs revendications portent sur l'ouverture de postes budgétaires pour l'enseignement des sciences sportives au niveau des écoles primaires, la mise en œuvre de la loi organique datée du 25 octobre 2010, relative à l'ouverture et à la réservation de postes budgétaires, et la généralisation de l'enseignement des sciences sportives sur l'ensemble des paliers de l'éducation et de la formation. "Nous revendiquons la reconnaissance de notre diplôme pour exercer aussi dans le palier primaire et au niveau des Directions de la jeunesse (DJS)", ont-ils souligné. Selon Madjid Athmani, membre de la coordination nationale des étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives et étudiant à l'institut de Constantine, leurs revendications sont "légitimes". "Cependant, nous sommes confrontés au mutisme et au mépris des autorités publiques aux ministères de l'Enseignement supérieur, de l'Education et celui de la Jeunesse et des Sports. Actuellement et à notre quatrième mois de grève, aucun responsable n'a daigné répondre à nos doléances !", affirme-t-il. D'autres étudiants de l'université de Boumerdès, joints hier par téléphone déplorent "le manque de cohérence" entre les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Jeunesse et des Sports. "Nous sommes là pour manifester notre colère et notre ras-le-bol. Pourquoi instaurer un diplôme qui n'est pas sur le marché de l'emploi ?" se sont interrogés plusieurs d'entre eux. Et de poursuivre : "Chaque année plus 1 500 diplômés se retrouvent en chômage, faute de débouchés, et ce, à cause de l'incohérence entre le ministère de l'Enseignement supérieur et celui de la Jeunesse et des Sports", fera remarquer cet étudiant gréviste. À Bouira, les étudiants de dudit département, ont procédé, hier matin à la fermeture du pôle universitaire de l'université Akli-Mohand Oulhadj. Ces étudiants, qui sont en grève illimitée depuis janvier 2018, exigent en outre, de la part des ministères l'Enseignement supérieur et de la Jeunesse et des Sports, l'amélioration de la qualité des formations et le recrutement des diplômés de cette filière, au niveau des établissements de la jeunesse et des sports répartis sur le territoire national. RAMDANE B.