HRW a indiqué que des migrants subsahariens disent avoir été battus pendant les rafles dans un centre situé à Zéralda, dans la périphérie de la capitale. "L'Algérie rafle et déporte les migrants de façon dégradante et les prive de leur droit à voir leur situation étudiée de façon individuelle". Cette accusation émane de la directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) à l'organisation non-gouvernementale (ONG) Human Rights Watch (HMW). Dans un long communiqué publié en Tunisie, l'ONG soutient que "les autorités algériennes ont procédé à des rafles de centaines de personnes d'Afrique subsaharienne depuis janvier 2018, dont des femmes et des enfants, et expulsé beaucoup d'entre elles vers le Niger", ajoutant que "les autorités privent les personnes arrêtées de leur droit de contester leur détention et leur possible expulsion". Affirmant s'appuyer sur des dizaines de témoignages recueillis auprès des migrants, HRW a indiqué que "des migrants subsahariens disent avoir été battus pendant les rafles", ajoutant que "les forces de sécurité ont arrêté les gens par groupes, dans la rue ou sur des chantiers du bâtiment, où beaucoup travaillent". Cette ONG indiquera même le lieu où les migrants ont été entassés avant leur expulsion. À ce propos, HRW a révélé que "la majorité, voire la totalité d'entre eux, a été emmenée dans un centre situé à Zéralda, en périphérie de la capitale, où ils ont passé entre un et trois jours dans de grandes pièces sans matelas et avec très peu de nourriture". Suite à quoi, accuse encore HRW, ces migrants ont ensuite été acheminés par bus vers un centre à Tamanrasset, puis par camions pour certains jusqu'à In Guezam, pour traverser la frontière et entrer au Niger. Citant un activiste local qui a requis l'anonymat, cette ONG a indiqué que "ces rafles de centaines de migrants s'étaient produites le 24 janvier et le 10 février", déclarant que, selon International Rescue Committee (IRC), qui gère un programme d'assistance aux migrants à Agadez au Niger, le nombre de migrants touchés par cette vague de rapatriement s'élève à 3 000 personnes, dont 500 depuis le 10 février. Selon la même source, ces migrants sont originaires, en grande majorité, du Niger, du Nigeria, du Cameroun, du Mali et de Guinée. Citant des sources fiables à Alger, HRW a également révélé que "parmi les personnes détenues en janvier et février, figuraient 20 réfugiés et demandeurs d'asile, dont deux mineurs. Les autorités ont libéré certaines de ces personnes après avoir vérifié leur statut, d'autres se sont enfuies lors de leur transfert vers Tamanrasset". Pis encore, cette ONG a indiqué que la police avait placé en détention trois hommes sans leur donner l'occasion de récupérer leurs papiers ou leurs économies. Ils ont également rapporté que les autorités n'avaient pas procédé à des contrôles afin de vérifier leur situation ou leur statut, ne les avaient pas informés de leurs droits et ne leur avaient pas permis de contacter les représentants consulaires de leur pays. FARID BELGACEM