L'explosion de la coupole de la plaine Ouest de Annaba a été évitée de justesse, dimanche soir, après que les grévistes de la faim eurent mis le feu à trois bouteilles de gaz butane à l'intérieur de la grande salle omnisports, où vivent 49 familles. L'intervention des agents de la Protection civile, alertés par la police qui demeure dans la zone de façon permanente, dans le but de calmer les esprits, a permis d'éviter le pire. Décidés à en finir, sept personnes ont ingurgité de l'essence et ont dû être évacués d'urgence vers les hôpitaux Ibn-Rochd et d'Ibn-Sina. Trois sont dans un état grave, selon les éléments de la Protection civile, et quatre autres ont pu retourner chez eux, après avoir subi des soins appropriés. Ajoutons que les 12 grévistes de la faim, qui s'affaiblissent de jour en jour, entourés de leurs voisins, ont rejeté toute discussion avec le P/APC et le chef de daïra. “Nous voulons expliquer au wali que nous ne pouvons adhérer au programme de LSP (Logements sociaux participatifs), car nous ne pouvons verser la cotisation exigée”, explique une femme, visiblement très énervée. Et d'ajouter : “Beaucoup d'entre nous sont des chômeurs ou travaillent de façon précaire. Si nous en avions les moyens, nous n'aurions jamais vécu cet enfer pendant plus de deux ans.” La situation demeure très grave et le pire est à craindre, étant donné la détermination et le désespoir qui se lisent dans les yeux des habitants de la coupole. Il semble que seul un geste apaisant en provenance de la wilaya pourrait désamorcer cette tension. De plus, pour le chef de la daïra de Annaba, ces familles ne sont pas les seules à vivre dans la précarité. Il y en a 425 à travers la wilaya, notamment à la Tabacoop, château Gassiot et à Arch El-Ghrab, à Kherouba. H. M.