Après avoir épuisé toutes les voies de recours, ces familles, vivant dans une salle omnisports délabrée, envisagent de recourir, pour se faire entendre, à cette ultime solution de désespoir, le suicide. La colère et le désespoir ont poussé 43 familles, vivant depuis 2003 dans une salle omnisports de la plaine ouest, la Coupole, dans des conditions de promiscuité et de manque d'hygiène insupportables et après avoir bloqué, mercredi dernier, la route menant à la cité de la plaine ouest au centre-ville, à observer une grève de la faim afin d'interpeller les pouvoirs publics sur le calvaire qu'elles vivent au quotidien. Moustiques, cafards, rats et, parfois même, des serpents, qui se glissent au milieu de la salle, venant des champs alentours, sont le lot de ces familles qui avaient été recasées provisoirement dans cette salle au mois d'avril 2003, avec la promesse, des pouvoirs publics, d'être relogées rapidement dans des HLM décents. “L'enfer des cloisons en contreplaqué, qui séparent une famille d'une autre, dans une promiscuité indécente, c'est fini”, dira, révolté, un père de famille qui vit dans une pièce de trois mètres sur quatre, avec sa femme et ses six enfants, dont trois adolescents scolarisés. Depuis le début de la grève, quatorze personnes ont reçu sur place des soins médicaux par des agents de la Protection civile qui les assistent et huit autres ont été transférées à l'hôpital dans un état jugé sérieux. De plus, les familles en colère ont juré de se faire sauter au gaz, si une solution définitive n'était pas trouvée pour les faire sortir de leur situation, qui dure depuis deux années déjà. “Nous n'avons plus rien à perdre. Il vaut mieux mourir que de continuer à vivre dans ces conditions”, a déclaré une mère de famille, hospitalisée pour une dépression nerveuse. On a enregistré deux tentatives de suicide, depuis mercredi. Une vieille femme de 83 ans, qui a avalé des médicaments, et un homme de 41 ans qui s'est poignardé. Les deux victimes ont été évacuées vers les urgences de l'hôpital Ibn-Rochd. La situation est très tendue et les familles, en grève de la faim, ne veulent discuter qu'avec le wali, rejetant la présence du P/APC ainsi que le chef de daïra, qui “leur ont fait trop de promesses non tenues”. Pas plus tard qu'hier, des éléments de la Protection civile se sont rendus sur les lieux pour assister les grévistes de la faim, leur état de santé ne cessant de se dégrader. Selon une source de la Protection civile, des personnes ont été évacuées vers l'hôpital Ibn-Rochd pour soins. H. M.