Plusieurs syndicats autonomes du secteur de l'éducation alertent sur le risque de voir cette démarche de Benghabrit ouvrir la voie à des surenchères, y compris les plus fantaisistes. L'examen du baccalauréat, session de juin 2018, se déroulera du 19 au 24 juin, soit après le mois sacré du Ramadan, au lieu du 3 au 7 juin prévu initialement, a annoncé, hier, sur sa page Facebook, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. Cette décision a été prise conséquemment à la consultation nationale sur la question, lancée tout récemment par le département de Benghabrit aux candidats scolarisés ou libres, enseignants, directeurs de lycées et inspecteurs de l'éducation nationale. La consultation, à laquelle ont participé 51 080 votants, a été clôturée jeudi dernier. Selon les résultats publiés, les sondages en faveur du décalage de la date de l'examen du baccalauréat a été prise à la majorité des voix, soit 72,40% des élèves candidats, 61,75 des enseignants et 67,20% des directeurs de lycée et 69,09% des inspecteurs de l'éducation nationale. Les partisans du maintien de l'examen aux dates arrêtées initialement, soit du 3 au 7 juin, n'ont pas été nombreux. L'option a, néanmoins, recueilli 27,60% des voix des élèves candidats, 38,25% des enseignants et 32,80% des directeurs d'établissements scolaires et 30,91% des inspecteurs de l'éducation nationale. Il convient de rappeler que la consultation organisée par le département de l'Education nationale proposait un choix entre deux périodes : soit le maintien des dates initiales, du 3 au 7 juin 2018, soit le décalage pour la période du 19 au 24 juin 2018. La consultation, annoncée par la ministre de l'Education nationale à travers un communiqué, a été justifiée par le "souci de réunir toutes les chances de réussite aux élèves qui s'apprêtent à passer l'examen du baccalauréat session juin 2018, et considérant l'état d'anxiété que les élèves ont vécu durant le deuxième trimestre suite aux grèves et aux interruptions de la scolarité". C'est aussi "en accord avec ses partenaires sociaux, parents d'élèves et syndicats agréés dans le secteur", que la proposition avait été faite aux candidats, aux enseignants du secondaire, aux directeurs des lycées et aux inspecteurs de l'éducation nationale, de participer à cette consultation pour donner leur avis sur les périodes de déroulement de l'examen du baccalauréat session juin 2018. Nombre de syndicats ont accueilli favorablement cette décision. Il s'agit notamment de la FNTE (Ugta), du Snccopen et du Snapap, et des deux associations de parents d'élèves. Cet aréopage a insisté sur l'organisation de cette consultation "afin d'accorder le temps nécessaire aux candidats et leur permettre de passer cet examen dans des conditions physiques et pédagogiques adéquates, notamment après les perturbations causées par la grève des enseignants", mais aussi dans un souci de ne pas rééditer l'expérience de la session de 2017. Mais, contrairement à ces derniers, d'autres syndicats autonomes, à l'instar du Cnapeste, du Snapest, du Satef, du CELA et du SNTE, ont tenu à marquer leur désapprobation, contestant cette démarche considérée comme inédite dans le secteur. Ces syndicats ont estimé que cette consultation pourrait charrier d'autres revendications, comme celle relative à la deuxième session du bac. Ainsi, le coordinateur national du Syndicat national des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Mériane, a écrit sur son compte Facebook qu'"aux élèves, on doit donner les meilleures conditions de travail pour leur assurer une bonne réussite" et que "les consulter, ce n'est qu'un acte démagogique". A. R. [email protected]