Les services de la Direction de l'action sociale de la wilaya de Sétif s'apprêtent à acheminer plus de 60 migrants subsahariens, dont la plupart de nationalité nigérienne, vers le camp de Tamanrasset afin d'être reconduits vers la frontière avec le Niger. La semaine passée, pas moins de 70 migrants subsahariens ont été acheminés vers le sud du pays, précisément à la frontière avec le Niger, pour rejoindre leur pays. Ils avaient été arrêtés à Sétif et à El-Eulma, notamment à la suite d'une grande opération de ramassage à laquelle ont participé plusieurs directions de l'exécutif de wilaya. Les personnes arrêtées ont été regroupées dans un camp de rétention appelé communément centre de transit d'El-Maâbouda (ex-faculté de langue arabe) sur la RN5 où elles ont été prises en charge par le Croissant-Rouge algérien. Il est à noter que les Subsahariens, très visibles du côté d'Aïn Fouara, devant les feux tricolores, les pizzerias, les cafétérias et qui se réunissent le soir dans les dortoirs de la ville ou du côté de la gare routière offrent un spectacle désolant. Ils vivent de mendicité et certains d'entre eux travaillent dans les sociétés privées de la zone industrielle de Sétif. Tous les passants et automobilistes sont, à longueur de journée, harcelés par des enfants, des femmes, des jeunes, qui tendent une assiette creuse pour demander l'aumône au point que ces scènes sont devenues quotidiennes près des feux tricolores des intersections d'Ould Brahem et du siège de la daïra en plein centre-ville. Les conditions dans lesquelles ils ont choisi de vivre sont inhumaines. Certains d'entre eux passent la nuit dans de grandes buses en béton près de la gare routière en face du chantier de la nouvelle école de police de Sétif. Selon des sources concordantes, les éléments de la police n'arrêtent que les personnes en situation irrégulière, à savoir celles n'ayant ni passeport ni visa. Par ailleurs, à Sidi Bel-Abbès, pas moins de 89 migrants subsahariens en situation irrégulière ont été regroupés récemment dans un centre de formation professionnelle offrant d'excellentes conditions d'accueil, d'où ils seront transférés vers le centre d'accueil de Tamanrasset en compagnie de médecins, de psychologues et d'un encadrement du CRA pour l'accomplissement des formalités d'usage en prévision de leur rapatriement vers leur pays d'origine. Selon notre source, toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour cette opération organisée et supervisée par le Croissant-Rouge algérien de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, en collaboration avec les services de la Direction de l'action sociale, et qui s'est déroulée dans les meilleures conditions et sans incident. Outre des bus confortables qui ont été réservés pour le transport, les ressortissants ont aussi eu droit à des examens médicaux, a-t-on fait savoir. À Béjaïa, plus d'une centaine de migrants subsahariens, tous des Nigériens, ont été de nouveau transférés, dans la journée d'hier, vers le centre d'accueil de la wilaya de Tamanrasset. Et ce, avant d'être reconduits vers leur pays d'origine. Pour les besoins de l'opération de ce transfert, les autorités locales ont réquisitionné des bus privés pour les acheminer vers Tamanrasset. Une opération qui s'est déroulée avec le concours de la Protection civile, de l'APC, de la direction de la santé, du Croissant-Rouge algérien, de la DAS et de la police, a-t-on constaté sur les lieux, en l'occurrence l'ancien marché à bestiaux de la zone industrielle où ces migrants ont élu domicile. Avant l'entame de leur transfert, l'avant-veille, ces migrants ont, selon une source policière, subi un contrôle médical, reçu des vêtements et ont été approvisionnés en denrées alimentaires pour leur permettre d'effectuer le trajet dans les meilleures conditions. Avant de les transférer vers Tamanrasset, les autorités locales ont procédé, samedi dernier, au regroupement de ces migrants subsahariens dans l'ex-marché à bestiaux de la zone industrielle, et ce, sous la surveillance de la police. Leur ravitaillement en denrées alimentaires a été assuré par le Croissant-Rouge algérien de Béjaïa. À signaler que ce n'est pas la première opération de transfert de ces migrants subsahariens dans la wilaya de Béjaïa vers le centre d'accueil de Tamanrasset. La dernière opération remonte à mi-janvier dernier avant que ces migrants transférés ne reviennent par petits groupes en février dernier. Lesquels groupes semblaient particulièrement connaître les lieux y compris les plus jeunes d'entre eux, a-t-on constaté. Les autorités locales sont donc revenues à la charge, avant-hier, en procédant à leur regroupement avant leur transfert vers le Sud, en l'occurrence Tamanrasset, puis vers leur pays d'origine. F. SENOUSSAOUI/A. BOUSMAHA/L. OUBIRA