Réfugiés à Zenten, dans le nord-ouest du pays, le fils de Mouammar Kadhafi est toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Seif el-Islam Kadhafi est candidat à la présidentielle libyenne, prévue en septembre prochain, a annoncé, hier, son chargé du projet de refondation politique en Libye, Aymen Bouras, lors d'un point de presse à Tunis. "Seif el-Islam n'aspire pas à participer à cette élection présidentielle pour prendre le pouvoir, au sens classique du terme, mais pour sauver la Libye", a déclaré d'emblée M. Bouras, repris par la chaîne d'information russe RT sur son site en version arabe. "Seif el-Islam tend sa main à tous ceux qui veulent le bien de la Libye, localement, dans la région ou l'échelle internationale", a-t-il ajouté, soulignant que "le programme du fils de Kadhafi a des vision politique, sécuritaire, sociale et économique". Présent à Tunis, l'avocat de Seif el-Islam, Khaled el-Ghouil, a estimé que "le peuple libyen a le droit de choisir" son dirigeant, précisant que le fils de Kadhafi, toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), déposera le dossier de sa candidature dès l'ouverture des inscriptions à la présidentielle. La candidature de Seif el-Islam avait déjà été annoncée fin décembre dernier par le porte-parole de la famille Kadhafi, Basem al-Hashimi al-Soul, dans un entretien qu'il avait accordé à un quotidien égyptien au Caire. La publication d'un mémorandum signé Seif el-Islam et qui n'est autre qu'un programme politique et de réconciliation avait confirmé les propos de M. al-Hashimi. Mais peu de gens avaient pris au sérieux cette annonce, tant le mandat d'arrêt de la CPI n'était pas encore levé contre le fils de Kadhafi, accusé, par cette juridiction internationale établie à La Haye, de crimes de guerre lors de la révolte populaire qui a abouti fin 2011 à la chute du régime de Tripoli et à la mort de son père Mouammar Kadhafi. Pourtant, un autre indice aurait pu convaincre que le retour des Kadhafi sur la scène politique est l'une des options les plus plausibles en Libye. En effet, l'été dernier, alors que les tracations étaient en cours pour rapprocher les acteurs de l'Est libyen avec ceux de l'Ouest pour sortir le pays de l'impasse, le Haut conseil des tribus et des villes libyennes avait tranché la question du candidat à soutenir pour la prochaine présidentielle, prévue pour septembre prochain, mais dont la tenue demeure toujours incertaine, en raison de la recrudescence des violences armées et de la gravité du fossé séparant les Libyens. Les acteurs tribaux ont décidé de se mettre derrière Seif el-Islam, après sa libération en juin 2017 de la prison de Zenten, où il se trouve encore, selon des sources libyennes. Pour rappel, le fils de Mouammar Kadhafi était pressenti pour succéder à son père n'était la crise qui a suivi la révolte du 17 février 2011 et l'invasion de l'Otan. Lyès Menacer