La Libye a démenti que Seif al-Islam, le fils du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi, allait devoir faire face de façon "imminente" à la justice de son pays, a-t-on appris lundi auprès de la Cour pénale internationale (CPI). Les affirmations du Procureur général libyen, notamment, sur la tenue "imminente" d'un procès en septembre à Zenten sont "sans fondements et fausses", a déclaré le président du Congrès général national libyen, Mohamed al-Megaryef, cité dans un document transmis vendredi par le gouvernement libyen à la CPI et rendu public lundi. L'administration libyenne a assuré devoir en premier lieu former un gouvernement, ce qui, selon le document, devrait être fait pour le 20 septembre, et ensuite nommer un nouveau Procureur général avant de pouvoir entamer un procès contre M. Al-Islam. Celui-ci fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l'humanité commis pendant la révolte qui a provoqué la chute puis la mort de son père en 2011. Les autorités libyennes, qui disputent à la CPI le droit de le juger, ont déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la CPI pour poursuivre le seul fils de l'ancien dirigeant à être détenu en Libye. La Libye a par ailleurs officiellement demandé à la Cour, qui siège à La Haye, de pouvoir lui transmettre un nouveau rapport d'ici le 28 septembre "sur les décisions du nouveau gouvernement" sur les procédures de compétence de la Cour. Depuis l'arrestation d'une délégation de la CPI durant près d'un mois en juin à Zenten, les relations semblent tendues entre Tripoli et la Cour. L'Australienne Melinda Taylor, qui assiste l'avocat officiellement désigné par la Cour, Xavier-Jean Keïta, dans l'affaire de Seif al-Islam, avait été arrêtée le 7 juin alors que la délégation de la CPI rendait visite au fils du défunt dirigeant libyen. Tripoli a accusé l'avocate australienne d'avoir apporté un stylo-caméra pendant sa visite et tenté de transmettre à Seif al-Islam une lettre codée de son ancien bras droit, Mohammed Ismaïl, l'un des hommes les plus recherchés par la justice du pays. Selon la CPI, Seif al-Islam souhaite être jugé devant la Cour, "seule solution, selon lui, pour que la Libye et les Libyens obtiennent justice".