L'amendement du code pénal tunisien en août 2004 a abouti à l'introduction d'une clause punissant le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Cependant aux yeux des militantes féministes, celles de l'Association des femmes démocrates, le texte est loin de répondre à leur aspiration. Et pour cause, si le harcèlement est hissé au rang de délit, les victimes ne sont pas sorties d'affaire pour autant. Les femmes qui n'apportent pas les preuves de leurs accusations risquent d'être poursuivies pour diffamation. “Nous refusons cette loi qui protège l'agresseur plus que la victime et menace cette dernière de poursuites en l'absence de preuves, et ce, sans prévoir de protection pour les témoins”, écrit Halima Jouini dans un numéro spécial de l'ATFD consacré à la campagne sur le harcèlement sexuel édité en avril 2005. S. L.