Sans tergiversations, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU préconise des négociations directes et sans pré-conditions entre le Front Polisario et le Maroc dans le courant de l'année 2018, comme moyen de règlement de ce conflit. Dans son rapport devant les quinze membres du Conseil de sécurité des Nations unies, l'émissaire onusien pour le Sahara occidental a reçu le soutien de cet organe pour poursuivre sa médiation entre les deux parties en conflit, après avoir annoncé que son objectif est de ramener le Maroc et le Front Polisario autour d'une table pour des négociations. Ce qu'il y a lieu de retenir de cette réunion, c'est que le Conseil de sécurité est pleinement engagé pour une relance des pourparlers entre les deux parties en conflit, qui sont à l'arrêt depuis 2012. Horst Köhler a donc informé le Conseil de sécurité qu'il envisageait de tenir ces négociations cette année, même s'il a reconnu que ces pourparlers "ne sont pas une fin en soi" car ils exigent "la bonne volonté" des parties au conflit et leur engagement à y prendre part "sans pré-conditions". L'envoyé personnel d'Antonio Guterres a fait part également de sa volonté de poursuivre ses consultations élargies et envisage à cet effet de rencontrer les membres du Conseil de sécurité, selon les premiers éléments qui ont filtré de son premier briefing devant cet organe onusien. Ainsi, contrairement à la volonté du Maroc de circonscrire ce dossier au seul cadre de l'ONU, Horst Köhler a affirmé qu'il allait "continuer sur sa lancée" et maintenir son approche de travail qui consiste à élargir le cercle de médiation pour ce conflit. Le Conseil de sécurité de l'ONU semble emballé par la démarche de l'ancien président allemand et lui exprime son "plein soutien", selon le communiqué final pour relancer le processus de paix au Sahara occidental. "Les membres du Conseil de sécurité expriment leur plein soutien aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général", a indiqué le président du Conseil de sécurité, Karel Jan Gustaaf Van Oosterom (Pays-Bas) à l'issue de ce premier briefing de Köhler devant le Conseil de sécurité. Il a ajouté que l'objectif est de "relancer le processus de négociations grâce à une dynamique et un esprit nouveaux". Mieux, l'organe exécutif onusien a aussi accueilli avec satisfaction les récentes rencontres bilatérales que Köhler a tenues avec les partis au conflit et les pays voisins en vue de relancer le processus de négociations avec une nouvelle dynamique, tout en soulignant à ce titre "l'importance de maintenir un engagement constructif pour faire avancer le processus politique" au Sahara occidental. À signaler enfin que le Conseil de sécurité a exprimé sa préoccupation quant à la situation à El-Guergarat, notant l'importance de maintenir le statu quo dans cette zone tampon tout en relevant la nécessité de la mise en œuvre complète de la résolution 2352 de 2017 prorogeant le mandat de la Minurso. Merzak Tigrine