Le nombre des demandeurs d'emploi est en hausse, enregistrant, à fin février dernier, une évolution de 18%, alors que celui des placements effectués (les personnes qui ont trouvé des emplois) a baissé de 2%. Il en résulte nécessairement une augmentation de chômage. Pour autant, l'Agence nationale de l'emploi (Anem) se montre pessimiste. Et, selon des statistiques qu'elle a fraîchement élaborées, près de 90% des objectifs ont été réalisés en ce qui concerne le nombre de placements pour des emplois à plein temps ou à temps partiel. L'Anem relève dans ses statistiques que les services et l'industrie sont les activités les plus pourvoyeuses d'emplois avec respectivement 35% et 33% de l'offre globale. Par ailleurs, une analyse par secteurs indique que le privé crée le plus d'emplois. Il y a une "prédominance" du secteur privé (80%) en termes d'offres d'emploi, souligne l'Agence qui note également que les diplômés issus de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle bénéficient de 28% des placements accomplis. Mais de manière plus globale, le nombre des offres d'emploi a grimpé de 8%. En termes de placements, la wilaya de Tamanrasset tient le haut du pavé, réalisant une évolution à trois chiffres (+355%). En effet, l'Anem explique que les agences locales de cette wilaya ont réalisé 255 placements, que près de 16 demandeurs d'emploi ont bénéficié d'un contrat de travail aidé (CTA) et 87 autres ont été insérés dans le dispositif d'aide à l'insertion professionnel (Daip). Par ailleurs, la wilaya de Tamanrasset a recensé 14 745 demandes d'emploi à fin février dernier, soit une hausse de 17% par rapport à la même période de 2017. Les offres d'emploi collectées durant cette période de l'année sont au nombre de 424 à l'échelle de cette région. Que les chiffres diffèrent d'une zone à l'autre, cela ne change rien au fait que le fossé entre les offres d'emploi et les demandes d'emploi se creuse, rendant difficile la lutte contre le chômage voulue par le gouvernement. Dans son allocution prononcée à l'ouverture, il y a quelques jours, de la conférence régionale sur la contribution de l'économie numérique à la croissance des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Mena), le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a indiqué que l'Algérie a connu la réduction de son taux de chômage, passant de 30%, durant l'an 2000, à moins de 12% actuellement. Ceci, grâce, selon lui, à une relance économique diversifiée et à des programmes d'encouragement à l'emploi, notamment en direction des jeunes. Présent à cette conférence, le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Mena, Hafez Ghanem, a expliqué, lui, qu'à l'inverse de leurs pairs dans les pays développés où la quête d'un emploi est plus aisée, les jeunes universitaires des pays de la région Mena et dont fait partie l'Algérie sont réduits, pour la majorité, au chômage ou à exercer des fonctions précaires et mal rémunérées. Youcef Salami