Avec une superficie totale de 4 454 km2, la wilaya de Bouira recèle une surface forestière qui s'élève à 112 250 ha, dont 49 795 ha de forêts naturelles, 17 087 ha reboisés, 39 393 ha de maquis et 5 975 ha de superficies enclavées. Le taux de boisement est évalué à 25,20%, et concernant les massifs forestiers qui bordent le patrimoine forestier de la wilaya de Bouira, il y a les Bibans, d'une superficie de 58 540 ha, le versant sud du Djurdjura qui représente 22 786 ha, l'Atlas oriental blidéen 16 192 ha et le Titteri 87 757 ha. Comme il existe un ensemble de ressources forestières et naturelles considérables d'où le souci des services des forêts de le préserver et de l'améliorer, il a été fait cas, par ce secteur, de plusieurs contraintes à signaler. En premier lieu, la richesse forestière souffre de délits forestiers qui sont malencontreusement devenus courants. Il y a d'abord le secteur des forêts qui reprend le contrôle du patrimoine forestier peu à peu, après une décennie noire du terrorisme qui n'a aucunement facilité le redéploiement des gardes forestiers pour mener à bien leur noble mission qui est celle de protéger l'espace forestier des exploitations illégales de superficies forestières, les coupes de bois, le colportage, l'ouverture des pistes, les constructions illicites et le défrichement. L'autre handicap est la vulnérabilité des forêts, dont la nature des peuplements forestiers composés essentiellement de résineux à 80%, très sensibles aux incendies de forêt, accompagnés d'un sous-bois important qui malheureusement maintient et alimente le feu. Il y a également la densité importante de la population riveraine enclavée dans certains massifs forestiers, avec un taux de chômage élevé, induit une pression constante sur la forêt qui se traduit par les défrichements illicites des forêts. Nous citons l'usage du bois de service dans la construction (coupes illicites) par les populations rurales spécialement. Tout cela a provoqué une pression croissante sur les meilleurs peuplements. Afin de contrer tous ces inhumains et cruels dépassements, parce qu'en fait ce sont des actes d'atteinte grave au patrimoine forestier, cela nécessite de gros moyens humains et matériels, et le renforcement de certaines lois portant sur le régime général des forêts s'impose, dans le but de dissuader les contrevenants. Ainsi l'utilité de doter le secteur des forêts de moyens matériels adéquats pour qu'il arrive à mener à bien sa noble mission. Comme penser encore à la possibilité d'intensifier la lutte anti-érosive par le reboisement, la fixation des berges, les corrections torrentielles et les fixations des sols biologiquement. Idem pour la meilleure utilisation des sols par l'introduction des plantations fruitières du vignoble et des techniques d'amélioration de sol. La production des plants forestiers, le reboisement, les travaux sylvicoles, l'amélioration foncière. Nous avons cité les objectifs à atteindre en milieu forestier, quoique le programme du secteur des forêts comporte d'autres volets très bénéfiques pour le milieu rural également, du fait qu'il est question de créer de l'emploi permanent et temporaire en milieu rural, grâce à la valorisation des activités agricoles et rurales, il reste néanmoins que les effets attendus de ces vastes programmes ne sont pas atteints à 100%. Car outre le renforcement du patrimoine forestier, il faut mettre tous les moyens afin de freiner l'avancée de la désertification qui menace la région sud de la wilaya de Bouira. Des projets ont été lancés dans ce sens et qui ont touché toute l'étendue du territoire sud qui souffre réellement de l'érosion des sols, de l'aggravation du phénomène de désertification, de la dégradation des parcours et de la régression de l'offre fourragère. En définitive, la réhabilitation du patrimoine forestier est mise en marche, à vrai dire, inévitablement, compte tenu de sa grande importance pour être l'habillement protecteur des sols, la retenue régulant le débit des sources, la réserve du gibier, le poumon oxygénant, le filtre et le dépolluant, le vivier des gènes précieux à conserver et un passage environnemental naturel. Enfin, un espace phénoménal et ô combien vital. Farid Haddouche