La cité Garidi II commence progressivement à perdre le charme dont elle jouissait avant. Le havre de paix, qualificatif qu'on lui a attribué depuis sa création, a cédé la place à un désordre inattendu. Cet ensemble immobilier de 450 logements disposait d'espaces communs, dont les proportions étaient toujours respectées. En effet, tous les cinq logements bénéficiaient d'une place et demie d'aire de stationnement. Cependant, les choses ont évolué autrement. Le parc automobile national a, entre-temps, connu une croissance, boostée par les divers crédits bancaires. Les parkings prévus initialement ne peuvent, par voie de conséquence, contenir les centaines de véhicules acquis par les familles y résidant. Les habitants qui, par malheur, rentrent en retard à la cité, n'ont aucune chance de stationner leur voiture, faute de place. Désormais, les allées intérieures de la cité sont devenues de véritables autoroutes, dignes des célèbres circuits de Formule 1. “Un ballet permanent de véhicules, transportant des conteneurs, traversent et sillonnent à longueur de journée la petite cité qui ne dispose que d'une seule entrée et sortie”, déplorent les habitants. Une simple évaluation de ce trafic ininterrompu indique que le taux de fréquentation de cette “autoroute Garidi II”, soulignent les résidants, avoisine un véhicule/seconde, soit près de 8 000 voitures/jour. Accéder à la cité ou en sortir aux heures de pointe est désormais un casse-tête chinois. Il faut au moins une trentaine de minutes pour que l'habitant puisse entrer ou sortir de la cité. Devant un tel état des faits, les responsables concernés sont avertis avant que le pire n'y arrive. B. K.