Le chef du groupe RCD a interpellé "la conscience" des membres de l'APW, les invitant à s'unir" pour défendre les intérêts socioéconomiques" de leur région, car convaincu que c'est grâce à ce genre d'investissements que le dessein du développement de la wilaya pourra se réaliser. Les élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) à l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Béjaïa ont plaidé, hier, en faveur de l'adoption d'une résolution pour le déblocage du projet du groupe Cevital qui consiste en la réalisation d'une usine de trituration de graines oléagineuses à Béjaïa. Intervenant dans la séance des débats, lors de la première session ordinaire de l'APW de Béjaïa, le chef de groupe des élus RCD, Me Djamel Benyoub, a tenu à interpeller l'ensemble des membres de l'Assemblée sur les blocages que subit le groupe Cevital au port de Béjaïa. "Je tiens à interpeller la conscience de mes camarades élus sur l'énigmatique blocage du projet de Cevital à Béjaïa. Nous devons tous nous unir pour défendre les intérêts socioéconomiques de notre région. Car c'est grâce à ce genre d'investissements que nous pourrons développer notre wilaya à travers, notamment, la création de nombreux postes d'emploi et l'augmentation de nos recettes fiscales. Ce qui permettra de renflouer les caisses de nos collectivités locales", a-t-il déclaré. Selon Me Benyoub, ce blocage "injustifié", voire "délibéré" des équipements industriels importés par le groupe Cevital pour son unité de trituration de graines oléagineuses, restera un point noir dans le bilan du wali Hattab, qui a fait l'objet d'un débat en plénière lors de la session d'hier. Afin d'exiger le déblocage de cet ambitieux projet d'investissement porté par le premier groupe privé en Algérie, le groupe d'élus RCD a formulé, hier, une proposition de résolution à adopter par la majorité de l'Assemblée et à transmettre aux hautes autorités du pays. Par ailleurs, le représentant du groupe d'élus RCD à l'APW de Béjaïa a sévèrement critiqué le bilan annuel du wali, fraîchement promu ministre de la Jeunesse et des Sports. L'absence d'initiatives visant à promouvoir la langue amazighe, notamment dans les documents et les supports de communication des différents services de la wilaya, y compris ceux de l'APW, le gel des projets structurants dont avait bénéficié la région, tels que le CHU, le dédoublement de la voie ferrée reliant Béjaïa à Béni Mansour, l'extension de la piste de l'aéroport Abane-Ramdane, la réalisation d'un stade de 35 000 places à El-Kseur..., le dédoublement des RN09, 12 et 26..., sont autant de carences soulevées et dénoncées par Me Benyoub. À tout cela, s'ajoute le problème de non-paiement des entreprises privées en charge de réalisation des projets de raccordement de plusieurs villages et communes au réseau de gaz naturel, en raison d'un manque d'argent. Ce qui a poussé ces entreprises à arrêter les travaux en attendant le règlement de leurs factures, a-t-il déploré. De son côté, le président de l'APW a estimé, dans son discours d'ouverture des travaux de cette session ordinaire, qu'"aujourd'hui, le constat s'impose. L'état des lieux de la situation socio-économique de notre wilaya n'a jamais été pris sérieusement en considération par les pouvoirs publics comme étant un indicateur-clé pour l'élaboration des politiques de développement économique et social". Selon Mehenni Haddadou, les carences relevées s'expliquent, d'une part, par "l'absence de volonté efficiente de l'Etat" et, d'autre part, par "une politique de marginalisation de la population quant à la prise de décision sur son avenir et son devenir". Et d'ajouter : "Sinon, comment expliquer la contestation citoyenne généralisée à tous les niveaux, et ce, aux quatre coins de la wilaya ?" À noter qu'au moment où nous mettions sous presse, hier soir, les interventions des élus en plénière se poursuivaient et tournaient autour du bilan du wali Mohamed Hattab, présenté par le directeur de la Programmation et du suivi budgétaire (DPSB – ex-DPAT), en présence du secrétaire général et des membres de l'exécutif de la wilaya. À l'issue de cette séance de débat en plénière, le secrétaire général de la wilaya, qui assure les fonctions de wali par intérim, et probablement le président de l'APW de Béjaïa seront appelés à répondre aux différentes questions, remarques et interpellations formulées par les membres de l'Assemblée, toutes tendances confondues. A priori, le P/APW s'est montré disponible à travailler dans un esprit d'équipe et de collégialité en associant toutes les bonnes volontés ayant pour seul objectif, l'intérêt général. "L'APW ne ménagera aucun effort pour accompagner les bonnes initiatives portées par les élus, les directeurs de l'exécutif, les investisseurs et la société civile. Notre Assemblée se propose d'être un vrai espace de débats, de concertation et d'action, je vous invite tous à y adhérer pour le bon fonctionnement de nos institutions qui est la condition première à remplir pour la satisfaction des besoins et des doléances de nos concitoyens", a-t-il soutenu. Kamal Ouhnia