Ne voulant pas faire que dans la contestation, le comité considère qu'il est aussi une force de proposition, et c'est dans cette optique qu'il annonce l'organisation prochaine d'un «colloque international sur l'investissement et le développement économique de la wilaya de Béjaïa». Il y a 23 513 PME-PMI au menu de cette session.» C'est sur cette réponse péremptoire du wali de Béjaïa, Mohamed Hattab, aux élus, notamment du RCD, qui lui ont demandé de s'exprimer sur le conflit opposant le groupe Cevital à la direction du port de Béjaïa, que s'est clôturée, jeudi, la deuxième journée de la dernière session de l'APW de Béjaïa, consacrée à la situation et aux perspectives de l'investissement et du développement dans la wilaya. Ayant pourtant été au centre de presque toutes les interventions des élus à cette session, l'affaire Rebrab-EPB n'a pas eu grâce aux yeux du wali, qui, sous prétexte de ne pas «personnifier» les débats, a fait l'impasse sur l'un des plus importants conflits industriels du moment. Le refus du wali de s'exprimer le lendemain sur le sujet, malgré l'unanimité des élus à vouloir en débattre d'une façon sérieuse, tant l'affaire est directement liée à la problématique du développement, semble confirmer la thèse selon laquelle l'affaire dépasse largement le premier magistrat de la wilaya. Comme l'ont d'ailleurs laissé entendre certains élus dans leurs interventions, affirmant que «le blocage des équipements de Cevital est politique et il a été décidé à un très haut niveau de l'Etat». Il est ainsi évident que cette situation conflictuelle ne sera pas résolue dans le cadre de l'APW. Mais une chose est sûre, il se dégage comme un consensus tacite entre la majorité des élus pour la résolution de cette affaire, car, même si certains d'entre eux, comme ceux du FFS, qui conditionnent leur soutien par le respect de la loi, de l'environnement, du droit au syndicat et l'éthique devant accompagner tout investissement, le souci du développement et de la création d'emploi semble communément partagé. C'est du moins l'impression qui s'en dégage. Cela n'a pas échappé au Comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements dans la wilaya de Béjaïa, qui se réjouit de la «position consensuelle» de la majorité des élus, lui qui se dit mener la bataille pour «gagner l'opinion». Présent à la session de l'APW, il a été prompt à sortir juste après avec un communiqué où il «tient à saluer le soutien de la majorité des élus APW, que ce soit du FFS ou du RCD ou des autres formations qui ont exprimé un soutien total à l'accostage, au déchargement et à la livraison des équipements de Cevital pour l'usine de trituration de graines oléagineuses». Passer à la vitesse supérieure Plus loin, le Comité note : «Vu que Cevital a acquis un terrain en dehors du port et en dehors de son complexe industriel et situé dans une zone industrielle, il n'y a plus aucun obstacle ou raison que ce problème persiste. De ce fait, le directeur général du port a l'obligation d'accoster le bateau et de décharger les équipements de Cevital.» Et de prévenir juste après que «toute attitude contraire irait à l'encontre du droit et règlements et à l'encontre de la solution proposée par tous les élus de la région et constituerait une trahison à l'égard de la région et du pays». En outre, si le Comité ne fait pas acte dans son communiqué de l'attitude du wali, il lui demande «de veiller personnellement à l'exécution de cette demande». Comme perspectives, le Comité assure qu'il va «continuer le combat jusqu'à ce que le Premier ministre ordonne l'accostage, le déchargement et la livraison des équipements à Cevital». Pour cela, il annonce «d'autres actions d'envergure» et considère que «la fin juillet est un délai raisonnable pour obtenir une réponse du gouvernement», sans quoi il avertit «de passer à la vitesse supérieure» dans sa bataille pour décoincer la situation. Par ailleurs, ne voulant pas faire que dans la contestation, le Comité considère qu'il est aussi une force de proposition, et c'est dans cette optique qu'il annonce l'organisation prochaine d'un «colloque international sur l'investissement et le développement économique de la wilaya de Béjaïa», qui réunira des «investisseurs, entrepreneurs et experts nationaux et internationaux pour tracer une feuille de route pour une relance économique de la région». Le Comité de soutien n'omet pas de souligner que «Cevital a répondu à toutes les questions-conditions posées par la direction générale du port» et de rappeler qu'«il n'existe aucun texte de loi permettant au directeur du port d'exiger la destination et l'utilisation finale des équipements, avant d'en autoriser le déchargement». Ainsi, le Comité rejette derechef la balle à la direction du port, comme il consolide son argumentaire en faisant valoir l'acquisition par Cevital d'un terrain en dehors du port pouvant éventuellement accueillir l'usine projetée. Le FFS, après s'être entretenu avec les deux parties, a conclu que le problème est «soluble» en s'appuyant justement sur l'existence de ce terrain. «La saturation de l'espace portuaire» invoquée par la direction du port de Béjaïa ne tient plus la route.