Après les sitcoms Djemaï Family et Achour El Acher qui ont connu un grand succès chez les téléspectateurs algériens, le réalisateur et producteur Djaâfar Gacem vient de se lancer dans une nouvelle expérience avec sa première œuvre cinématographique, Héliopolis. En effet, après les séances de casting effectuées au début de l'année, le temps est au tournage. C'est dans la journée de mardi que le premier tour de manivelle a été donné à El-Maleh (ex-Rio Salado), dans la wilaya de Aïn Témouchent. L'endroit choisi, une partie de la placette principale en face de l'hôtel de ville, transformé pour l'occasion en une ville des années 1940. "C'est le premier tour de manivelle au niveau de l'Oranie, plus précisément à El-Maleh, bien qu'on venait de filmer certaines séquences au niveau de l'hippodrome d'Alger. On a choisi quelques comédiens, des figurants, notamment ceux des différents théâtres et autres associations artistiques, pour les encourager", a déclaré à Liberté Djaâfar Gacem. Ce dernier a tenu à rappeler qu'il n'a pas fait appel aux acteurs qu'on a l'habitude de voir dans les séries. Néanmoins, on retrouve des noms d'acteurs connus, à l'image de Aziz Boukrouni, Mehdi Ramdani et Souhila Mâalem qui jouent la famille Mokdad et la famille Zenati, et ce, en plus des comédiens français des séries et téléfilms produits dans l'Hexagone. "On va tourner quasiment ici pendant un mois et demi, et le choix des villes comme El-Maleh ou Hammam Bou-Hadjar dans la wilaya de Aïn Témouchent, en plus de Sidi Bel-Abbès n'est pas fortuit. Ce sont des villes qu'on a repérées depuis fort longtemps. Ce sont des petites localités qui ont gardé leur aspect architectural colonial et qui vont vraiment nous aider dans le tournage, à défaut de studios", a-t-il précisé. Tout en rappelant qu'El-Maleh est aussi la ville qui a inspiré Yasmina Khadra pour son roman Ce que le jour doit à la nuit où le film qui devait être tourné ici a basculé en Tunisie avec le même studio. "Mais moi, je souhaite tourner dans cette ville qui apparaît avec un décor naturel et un fond d'histoire important, puisqu'on voit les vestiges, la conservation de l'architecture", a-t-il expliqué. Lors de cette entrevue, il nous a révélé que la sortie du film est prévue pour le premier semestre 2019. Le réalisateur d'Héliopolis a saisi cette occasion pour rendre hommage à la population d'El-Maleh pour son accueil et aux autorités locales pour lui avoir facilité le travail. "Il faut que les évènements comme ça puissent continuer pour donner une vie artistique et cinématographique dans les villes d'Algérie", a-t-il soutenu. De son côté, Moez Benhacène, directeur de production tunisien, a qualifié de très courageux ce projet qui évoque un pan de l'histoire de la résistance algérienne, où le 8 mai 1945 était une date charnière précédant le déclenchement de la guerre de libération. La partie tunisienne a apporté son expérience dans le côté technique avec la présence d'ingénieur du décor, ingénieur du son, le script, coiffure et maquillage. M. LARADJ