Moins d'une semaine après l'assassinat à l'arme blanche d'un jeune de Aïn Barbar, dans la commune de Seraïdi, les sanguinaires du sinistre “émir” des monts de l'Edough de Annaba, Megata Nadir, alis Abou Rafaâ, ont de nouveau frappé près de Chetaïbi, en ciblant les membres de l'Assemblée populaire communale de ladite ville. Le coup était bien préparé. Bien informés, les terroristes attendaient, dimanche en fin de journée, au lieudit Aïn Abdellah, les élus qui prenaient part au séminaire sur la gestion des communes qu'organise la wilaya de Annaba. Ils étaient six à bord du véhicule de l'APC de marque Kia : le maire, le 1er et le second vice-président, le SG, le chauffeur et un citoyen de leur connaissance pris en autostop à la ville de Berrahal. Arrivés aux environs de 17h15 au lieudit Aïn Abdellah, une zone très boisée, à mi-chemin des communes de Tréat et Chetaïbi, totalement abandonnée par les riverains, les occupants du véhicule ont été surpris par des tirs nourris d'armes automatiques d'une dizaine de terroristes qui ont surgi des bois, mais le véhicule a réussi à rebrousser chemin. Le chauffeur et le 2e vice-président, blessé par balle, en ont profité pour sauter du véhicule. Les criminels sont alors passés à l'acte. Ils étaient très bien informés, selon les rescapés. Ils ont d'abord demandé au maire, blessé de deux balles dans le dos, de leur remettre son arme et son téléphone portable. Ils ont ensuite fait descendre les quatre occupants qui n'ont pas pu quitter le véhicule. Le maire, Ghazaïli Hassan, et son 1er vice-président, Ayadi Hassan, ont été sauvagement égorgés devant les yeux du secrétaire général. Ce dernier assistait impuissant aux scènes atroces, les mains ligotées. Profitant d'un moment d'inattention, celui-ci a réussi à prendre la fuite. Alertés, les éléments de la BMPJ, stationnés à Sidi Amar, la brigade antiterroriste de la gendarmerie d'El-Hadjar, et les éléments de l'ANP basés à Tréat se sont déplacés sur les lieux sous le commandement du commandant de la 5e Région militaire en personne. Une fois sur les lieux du massacre, ils découvriront l'horreur. Les cadavres des deux victimes, qui gisaient près du véhicule incendié par les terroristes, étaient aussi brûlés. “Il ne reste des membres inférieurs du 1er vice-président que les ossements”, rapportent des éléments des services de sécurité. Les recherches nocturnes engagées par les éléments des services de sécurité ont permis de retrouver les trois rescapés de ce carnage cachés dans les buissons, gravement choqués. Seule la personne prise en autostop à Berrahal était retrouvée saine et sauve. Le 2e vice-président, M. Boukamel Mostapha, sérieusement atteint au ventre et à la jambe, a été évacué en urgence à l'hôpital Ibn-Rochd de Annaba. Sur le chemin du retour, les éléments de la BMPJ sont tombés dans une embuscade tendue par le même groupe, plus d'une vingtaine d'éléments selon les rescapés. La Toyota blindée qui fermait le convoi a été touchée par des tirs de habhab et des rafales d'armes automatiques. Les traces des balles et celles de habhab étaient très visibles sur tout le côté droit du véhicule, ont-ils constaté à leur arrivée à Berrahal aux environs de 22h30. L'agent qui prenait place à côté du chauffeur a été d'ailleurs blessé à la figure par l'impact des obus. Une vaste opération de ratissage a été rapidement lancée par les services combinés de sécurité. Hier, dans la matinée, un important convoi militaire a été aperçu roulant en direction des monts de l'Edough pour apporter assistance aux éléments de l'ANP déjà sur les lieux. À rappeler qu'outre les lâches assassinats de plusieurs citoyens de Aïn Abdellah, le chef de la brigade de Chetaïbi a été également tué, en 2001, lors d'une embuscade tendue par ce même groupe, non loin du lieu de l'attentat criminel de dimanche dernier. B. B.