Crée en février 2004 par l'informaticien Mark Zuckerberg, le fameux réseau social Facebook n'a même pas eu besoin d'une année complète pour atteindre le million d'utilisateurs. 13 ans d'existence, avec une croissance continue le réseau a atteint les 2 milliards d'utilisateurs. Cependant, Facebook fait régulièrement objet de débats que ce soit sur le plan politique, juridique, économique ou social. Son influence et son effet sur la vie sociale de ses utilisateurs, son usage des données personnelles, son rôle dans la propagation des fake news sont très souvent controversés dans l'actualité. Depuis plusieurs jours maintenant, l'affaire Cambridge Analytica est sur plusieurs sites de "buzz news" et ébranle Facebook comme rarement. Pour ceux qui n'ont pas suivis l'histoire depuis le début, ou qui n'ont en même pas entendu parler ; voici un petit résumé clair net et précis. Pour mieux comprendre le pourquoi du comment. Nous allons revenir quelques années en arrière, nous sommes donc en 2014 à l'université de Cambridge quand une équipe de chercheurs du centre psychométrique décide de développer une technique dans le but de cerner le profil psychologique d'une personne grâce à son utilisation du réseau cité ci-dessus en fonction de ses like. Captivé par leurs travaux, un cabinet situé à Londres, spécialisé dans les études de consommation et d'opinion politique nommé Cambridge Analytica les approche pour travailler avec eux, ils refusent tous à l'exception d'un professeur en psychologie à l'université ; Dr. Aleksandr Kogan. Il décide alors de créer une application sous le nom de « This Is Your Digital Life » avec le principe de payer ses utilisateurs pour passer un test de psychologie tout en ayant accès, en contrepartie, aux données personnelles des comptes Facebook de ces derniers sans leurs accords bien évidemment. Le docteur a justifié cette collecte par un travail de recherche. Rien d'illégal. Sauf qu'en réalité, le docteur Aleksandr Kogan revend ces données à Cambridge Analytica... Les téléchargements ne s'arrêtant plus, pensant participer à une étude universitaire, la collecte des données s'enchaîne et affecte même les amis des personnes concernées. Un effet boule de neige. Plus de 50 millions de profils ont été récupérés illégalement par Cambridge Analytica en l'espace d'un an. Cambridge Analytica est une entreprise américaine basée à Londres, spécialisée dans l'exploration et l'analyse des données. Elle a été créée en 2013 pour s'attaquer plus particulièrement au marché de la politique américaine. Elle s'est engagée par la suite pour la compagne présidentielle de Donald Trump avec le rôle d'améliorer les compagnes publicitaires du candidat ainsi que Comment l'affaire a éclaté ? L'affaire a été révélée au grand jour par les médias le New York Time et le Guardian. Avec l'aide de l'ex salarié de Cambridge Analytica Christopher Wylie, le lanceur d'alerte, une vaste enquête a été menée et le scandale a été dévoilé ainsi que les 50 millions de profils collectés sans le consentement de leurs propriétaires. Des conséquences pour ces révélations ? Oh que oui ! Des conséquences de plusieurs natures même ; financièrement, la bourse ne s'est pas gênée à sanctionner le réseau social Facebook, son action a chuté de 6,77%. En quelques jours, la fortune de Mark Zuckerberg a reculé de près de 5 milliards de dollars. Aux Etats-Unis, l'affaire a pris un tournant judiciaire à cause des 50 millions de profils venant des Etats-Unis. En interne, la crise a créé de vives tensions au cœur de la hiérarchie interne de Facebook, le New York Time a également révélé que le chef de sécurité du réseau Alex Stamos a annoncé son départ. Sans oublier l'image de marque de ce dernier qui s'est profondément écornée suite à cette trahison, une confiance perdue. Certains utilisateurs ont d'ailleurs lancé une compagne sur Twitter avec le Hashtag « #DeleteFacebook » Les données collectées par la société ont été utilisées à des fins politiques ; plus précisément pour bâtir un programme informatique permettant de prédire et d'influencer le choix des électeurs américains. Suite à ce scandale titanesque, l'heure des comptes a sonné pour Facebook. Mark Zuckerberg a été auditionné par le congrès américain dans le cadre de cette affaire. A-t-il été convaincant ? Apparemment, Mark Zuckerberg aurait réussi ses auditions, il était dans le contrôle. Il a misé sur une communication où il en disait le moins possible quitte à faire des réponses sans intérêt histoire de garder le contrôle. Il renvoyait souvent vers son équipe une façon de dire qu'il n'est pas tout seul à la tête de Facebook. Lui qui a toujours été fidèle à ses tee-shirts de geek, il s'est présenté au Congrès en costume. L'informaticien a anticipé toutes les questions qui lui ont été posées, grâce à la photo de ses notes qui a fait fuite, on en déduit qu'il s'était extrêmement bien préparé il a adopté une certaine posture pour rassurer à la fois les utilisateurs, et les investisseurs. Mark Zuckerberg n'a pas été déstabilisé une seule fois, à l'exception de la question qui lui a été posée concernant son hôtel et qui a d'ailleurs été reprise par tous les médias. De manière générale, il contrôlait tous les signes de son visage pour qu'ils ne puissent pas être interprétés négativement. Nesrine OUSSEDIK Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC)