Pot aux roses. Sans facebook, le référendum sur le Brexit n'aurait pas remporté la majorité des voix et la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne n'aurait pas été validée. Un vrai scandale que cette affaire. Pour résumer, au début il s'agissait des données de 50 millions d'internautes (aujourd'hui, il s'avère qu'ils sont 80 millions) utilisant Facebook qui se sont retrouvées entre les mains de «Cambridge Analytica». Derrière cette enseigne se cache une entreprise spécialisée dans la communication stratégique. Les millions de données personnelles des internautes qui avaient fait confiance à Facebook ont permis à Cambridge Analytica de créer un logiciel avec lequel elle s'est servie pour prédire et influencer le vote des électeurs britanniques sur le Brexit. L'affaire a fait l'objet d'un scandale monstre. Le P-DG de Facebook, Mark Zuckerberg, après avoir refusé de se présenter devant le Congrès américain pour s'expliquer sur cette affaire, a finalement été contraint de s'y rendre. Il sera le 10 et le 11 avril prochains devant les parlementaires américains. On sait d'avance qu'il va encore une fois présenter ses excuses comme il l'a déjà fait publiquement. Il reconnaît que la vie privée des internautes qui ont fait confiance à Facebook n'a pas été protégée. Il reconnaît aussi que cela a engendré des Fake News (fausses informations), une ingérence étrangère dans des élections (le Brexit). Le tout en ayant violé la confidentialité des données personnelles des internautes qui lui ont fait confiance. Le scandale est d'autant plus grave que même les données des «amis» des utilisateurs de Facebook ont été exploitées pour l'élaboration du logiciel de «Cambridge Analytica». Ce qui multiplie à l'infini le nombre de victimes de cette «cyber-escroquerie». Après plusieurs jours de remous, l'affaire suscite de plus en plus d'indignation et a fait perdre à ce réseau social plus de 100 milliards de dollars de capitalisation boursière ces 10 derniers jours. D'autre part, des milliers d'utilisateurs quittent Facebook depuis le début du scandale. Les plus importantes fermetures de pages Facebook sont recensées aux Etats-Unis, suivies par les Anglais (évidemment), les Allemands, les Français, les Indonésiens, les Philippins, etc. Bref, des fermetures dans le monde entier. Y compris chez nous en Algérie où beaucoup d'internautes ont déjà désactivé, ou comptent le faire incessamment, leur compte Facebook. La Belgique, pour sa part, a fait savoir à ses citoyens, «qu'ils peuvent introduire une plainte auprès de la commission vie privée». Ceci dit, cette mise à nu du plus célèbre des réseaux sociaux bat en brèche la publicité faite autour des objectifs «sociaux humanitaires» de cette plate-forme. A but non lucratif et sans aucune visée politique. Mais voilà le monde commence à apprendre ce qui se cachait derrière ces actions «philanthropiques». Désormais, ceux ou celles qui voudraient encore confier leur vie privée aux réseaux sociaux, savent à quoi ils s'exposent!