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Pourquoi le gouvernement garde le silence
Après les critiques européennes sur la gestion des importations
Publié dans Liberté le 24 - 04 - 2018

Ni le Premier ministre ni aucun autre ministre n'ont jugé utile de réagir ou, du moins, apporter des éclairages.
Tempête dans un verre d'eau ou traversée d'une zone de turbulences ? La sortie inattendue de la Commissaire européenne au commerce, Cécilia Malström, jugeant les mesures prises par le gouvernement algérien pour réduire sa facture d'importation de "non conformes à l'accord de libre-échange", n'a pas manqué de susciter une cascade de réactions parmi les acteurs économiques, mais également au sein de certaines organisations, à l'image de l'UGTA ou encore du FCE.
À l'unisson, dans une espèce de "sursaut patriotique", ces acteurs et organisations ont ouvertement répliqué à ce qu'ils semblent percevoir comme une "injonction" qui ne dit pas son nom. "Eu égard à la conjoncture qui peut produire des conséquences graves sur l'économie nationale, il nous apparaît que nos partenaires devraient plutôt appuyer les efforts de l'Algérie tant les réformes introduites sont de nature à renforcer ses performances économiques, et, de façon corollaire, à intensifier le volume de sa coopération internationale", ont réagi conjointement l'UGTA et le FCE, qui se sont dit "préoccupés".
"Ces mesures de protection ne remettent nullement en cause la volonté de l'Algérie de consolider sa coopération économique avec ses partenaires stratégiques dont l'Union européenne fait partie", ont-ils, toutefois, tempéré. Pour sa part, le président du Conseil national de concertation et de développement de la PME (CNCD-PME), Salah Eddine Abdessamad, a qualifié la réaction de la Commissaire européenne de "disproportionnée au moment où nous assistons à la montée du protectionnisme dans les pays qui se réclament des plus libéraux". Refusant que "l'Algérie soit réduite à un simple marché", la CNCD-PME soutient que "l'Algérie est un partenaire économique de l'UE et souhaite le rester". "L'Algérie n'a jamais failli à ses engagements avec l'Europe dans les périodes les plus sombres qu'elle a dû affronter seule. Mais en tant qu'Etat souverain, l'Algérie est en droit de créer les conditions de sa transition économique." Selon cet organisme, la crise économique qui souffle sur l'Europe est à l'origine de cette colère du Vieux Continent.
Le P-DG d'Ival et vice-président du FCE, Mohamed Baïri, cité par certains journaux, est, lui, formel : "Ils (les Européens, ndlr) ne veulent pas voir l'Algérie se doter d'une industrie. Ça les gêne. Nous sommes en train de gêner avec les projets dans le ciment, le rond à béton, les boissons, etc. Nous avons beaucoup avancé." Quant au vice-président du Cnes, Mustapha Mekidèche, il déplore "l'absence d'une attitude plus compréhensive de la part de l'UE" et regrette "l'asymétrie" sur le plan économique depuis la signature de l'accord d'association en 2005. Au milieu de ces cris d'orfraie, le gouvernement, qui observe un silence pour le moins curieux, a l'air embarrassé. Ni le Premier ministre ni aucun autre ministre n'ont jugé utile de réagir ou, du moins, apporter des éclairages. C'est à croire qu'il a délégué sa réaction à ses organisations satellites ou à ceux qui gravitent dans sa périphérie. Et il ne serait, d'ailleurs, pas étonnant de voir des partis politiques prendre le relais et joindre leur voix à ce concert de réactions. Mais le silence de l'Exécutif suggère-t-il que le gouvernement n'a pas satisfait à l'exigence de la concertation avant de prendre les mesures ? Dans l'article 11 de l'accord d'association, il est stipulé, en effet, que "(...) l'Algérie informe le comité d'association de toute mesure exceptionnelle qu'elle envisage d'adopter et, à la demande de la communauté, des consultations sont organisées à propos de telles mesures et des secteurs qu'elles visent avant leur mise en application (...)". Ce qu'a reformulé, en d'autres termes, le chef de la délégation européenne, John O'Rourke. "Il y a un dispositif et nous regrettons que ce dernier n'ait pas été utilisé pour que nous puissions en parler", déclarait-il, il y a quelques jours. "Il ne faut pas se focaliser sur la liste des produits interdits à l'importation comme si notre seul intérêt était celui de vendre des produits. Nous voulons voir une Algérie qui se développe de manière saine et qui sera un partenaire, évidemment, commercial, mais aussi pour les investissements", a-t-il affirmé, selon des propos repris par Liberté. "(...) Il est important de discuter et de voir, effectivement, si l'Algérie a besoin d'avoir une période de recul pour protéger ses industries naissantes, et dans quelle mesure, certaines de ces interdictions ne sont pas en train de nuire au développement de l'économie", a-t-il ajouté.
"Difficultés" et "compréhension"
Il faut dire que la sortie de la Commissaire européenne au commerce n'est pas la seule à faire le reproche à Alger. Bien avant elle, au début du mois, les Espagnols avaient également critiqué les mesures adoptées par l'Exécutif. En guise de réponse, Ahmed Ouyahia a seulement réclamé de la "compréhension".
"Nous savons que ces mesures pèseront transitoirement sur les exportations de nos fournisseurs traditionnels, et nous espérons leur compréhension", avait souligné le Premier ministre dans son allocution prononcée lors du Forum des hommes d'affaires algéro-espagnol, en présence du président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy Brey. "Je me dois de vous dire que l'Algérie traverse une période difficile financièrement du fait de la chute des prix des hydrocarbures qui ont gravement affecté sa balance des paiements. Devant cette situation, le gouvernement, qui a décidé de préserver la dynamique de croissance économique et de développement social et culturel, a pris les mesures qui s'imposaient, notamment des dispositions transitoires de sauvegarde en matière de commerce extérieur", avait-il poursuivi, non sans admettre que "ces mesures pèsent sur nos relations et nous espérons votre compréhension dans le cadre de la solidarité".
En réclamant la "compréhension", cela pourrait suggérer donc que les mesures, quand bien même relèveraient-elles de la souveraineté, ont été prises sans prendre la mesure des "conséquences" qu'elles pourraient entraîner sur les relations avec le Vieux Continent. Raison du silence de l'Exécutif ? Même si les "remontrances" pouvaient être motivées par les difficultés économiques que traverse l'UE et même si le gouvernement pourrait toujours invoquer les difficultés financières, il reste que c'est probablement le fait que ces mesures portent la patine des lobbies qui semblent avoir fait désordre. D'où la célérité de la réaction des organisations satellites. Et d'où la demande de l'UE "d'en parler" d'abord. Une confuse invitation à la... transparence !
Karim Kebir


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