La région a été décortiquée par le biais de l'évaluation de la situation socioéconomique avec un exposé exhaustif sur les indicateurs de la pêche à Collo et la faible production des espèces nobles comme les démersaux, les grands pélagiques, les crustacés et les mollusques. Le constat de l'étude socioéconomique du classement de l'île M'ta en aire marine protégée a été présenté, jeudi, aux représentants de la direction générale de la pêche et de l'aquaculture (DGPA) à l'auditorium de l'Institut de technologie de la pêche et de l'aquaculture (ITPA) de Collo par les experts du programme de l'Union européenne Diveco 2. Mme Aouataf Mabrouk a exposé les résultats et conclusions préliminaires de cette étude socioéconomique, et Niamadio Ibrahima s'est penché sur les actions à entreprendre pour le classement de ce site en une aire marine protégée (AMP). C'est une équipe d'enquêteurs pluridisciplinaires, surtout des professionnels locaux, qui s'est chargée de l'élaboration de ce plan d'action avec l'accompagnement des experts de Diveco 2. La région a été décortiquée par le biais de l'évaluation de la situation socioéconomique avec un exposé exhaustif sur les indicateurs de la pêche à Collo et la faible production des espèces nobles comme les démersaux, les grands pélagiques, les crustacés et les mollusques. Une diminution de la ressource qui n'est pas spécifique seulement à cette région mais une tendance nationale, voire méditerranéenne. La pêche plaisancière a été décriée par les experts et les professionnels qui s'inquiètent de son développement disproportionné aux dépens de la pêche des petits métiers. Selon les statistiques présentées, le nombre de sorties de la pêche plaisancière est passé de 300 sorties en 2014 à 7500 en 2017 et partant d'une production de 4,1 t de 2009 à 2014 à une production de 76,38 t en 2017. Le nombre de plaisanciers immatriculés est passé de 120 embarcations en 2008 à 365 en 2017. En conclusion, les experts dressent un tableau noir sur la pêche dans cette région et considèrent la situation préoccupante au regard des débarquements en baisse, ce qui mérite qu'on s'y penche avec urgence ainsi que sur l'usage des engins et techniques qui détruisent la ressource et cela pour l'avenir du secteur de la pêche et sur la survie des petits métiers. Parmi les principales recommandations, la co-surveillance participative des pêches, l'appui scientifique et technique des associations initiatrices du projet AMP, l'appui des collectivités locales pour un soutien pérenne et le soutien de l'alliance associative. Dans les perspectives, figure la diversification des sources de revenus des professionnels de la pêche par la protection davantage des ressources halieutiques et naturelles vitales de la zone de pêche. Lors du débat, des remarques sur certaines lacunes constatées sur l'étude diagnostic ont été soulevées par des professionnels de la pêche, de la forêt, de l'environnement et des scientifiques, surtout concernant la minimisation des objectifs pour un projet que tous les observateurs estiment prometteur pour l'avenir du secteur dans cette région. A. Boukarine