Les adhérents de 5 associations organisées en "Coordination des associations pour le patrimoine" et les élus de l'opposition ont tenu, hier, un sit-in devant le siège de l'APC de Béjaïa pour dénoncer l'octroi, jugé inéquitable, des subventions, précédé par la "mise à l'écart de la société civile", l'instauration d'un "huis clos illégal lors des délibérations", "le non-respect du code communal" et la "négation du principe de la démocratie participative" tels qu'énoncés par les textes réglementaires. Les manifestants n'ont pas manqué de rappeler ce principe lors du rassemblement, mais aussi dans leur déclaration affichée dans les principales artères de la ville de Béjaïa. On pouvait y lire notamment que "les luttes démocratiques ont abouti à arracher le droit du citoyen à assister aux délibérations des assemblées communales, tout comme elles ont imposé aux instances délibérantes des APC de se conformer aux principes de la gestion transparente et de la démocratie participative". Malheureusement, déplore-t-on, "ce droit, encombrant pour cette assemblée, a été mis sous scellés par les élus de l'actuelle commune de Béjaïa et, tout particulièrement, ceux des partis consacrés par les chœurs de la tromperie ‘Partis démocratiques' ignorant, à la fois, les valeurs sur lesquelles se sont construites les grandes démocraties, mais aussi la volonté populaire qui s'est exprimée sur les changements des pratiques, surtout dans notre commune". Les rédacteurs de la déclaration ont rappelé que les élus de la majorité ont délibéré, à huis clos, sur les subventions, alors que les séances de l'Assemblée communale sont publiques. Plus grave encore, on explique qu'aux dérives et contournements, jugés graves, s'est greffé un cas de "conflit d'intérêt". Les manifestants ont cité le cas des associations ayant bénéficié, selon eux, des largesses des élus de la majorité, toujours les mêmes, dénonce-t-on. Alors que d'un autre côté, les associations à caractère social, dont le rôle est non négligeable, n'ont bénéficié que de clopinettes. On a cité à ce titre : Soummam aux soins de l'orphelin et l'association Solidarité don de sang. Et pour enfoncer le clou, on a fait la comparaison entre deux subventions, qui révèle le décalage que les élus de la majorité auront du mal à expliquer : un million de dinars pour une association de chasseurs, Royale chasse, et une association en charge de l'alphabétisation, Ikraa, qui a dû se contenter de 100 000 DA. Pire encore, on a affirmé que le Café littéraire de Béjaïa (500 000 DA), les poètes et écrivains (100 000 DA), l'Association pour la renaissance de l'Institut coranique Sidi-Touati (200 000 DA) et l'Association de la recherche scientifique et du développement durable (100 000 DA) ne totalisent pas la subvention octroyée aux chasseurs. M. Ouyougoute