La grève de deux jours à laquelle avait appelé, à Tizi Ouzou, le collectif des organisations professionnelles regroupant une aile du bureau de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le Collectif d'appui à la microentreprise (Came) et la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs (FNJE), n'a été, finalement, que partiellement suivie, durant sa première journée d'hier. Contrairement à l'appel à la grève du 31 janvier dernier qui a été suivi par la majorité des commerçants de la wilaya de Tizi Ouzou, celui d'hier n'a mobilisé qu'une partie minoritaire des commerçants, artisans, agriculteurs et autres fonctionnaires libéraux invités à baisser rideau durant deux jours. Sur les artères principales du centre-ville de Tizi Ouzou, rares étaient les commerces qui sont restés fermés. Une adhésion un peu plus remarquable a été, par contre, enregistrée à la Nouvelle-Ville où les rideaux restés baissés étaient un peu plus nombreux. Concernant les autres localités de la wilaya et, plus particulièrement, les chefs-lieux de daïra, c'est, selon des informations recoupées, à Bouzeguène, à Tigzirt et à Azeffoun que le mot d'ordre de grève générale a été le plus suivi par les commerçants. Devant le siège de la Casnos de Tizi Ouzou, ils étaient un peu plus de 200 commerçants et artisans à prendre part au rassemblement de protestation qui devait ponctuer la grève générale. Des dizaines de policiers ont été déployés sur les lieux pour empêcher les manifestants de s'approcher du siège de cette caisse d'assurance. Selon Yacine Guelal, secrétaire général du Collectif d'appui à la microentreprise, l'objectif de cette action est l'application du décret 15/289 du 14 novembre 2015 et, plus particulièrement, de l'article 14 qui fixe le minimum des cotisations à 32 400 DA, la cessation des chantages exercés par les services de la Casnos lors des mises à jour et l'arrêt des redressements abusifs, ainsi que des descentes punitives des contrôleurs qui agissent, dit-il, "en violation des lois" tant que les contrôles doivent être effectués, estime-t-il, a posteriori et non a priori comme cela s'exerce actuellement. Il est à souligner qu'au moins deux facteurs ont influé sur le suivi de cette grève. D'un côté, de nombreux commerçants se sont déjà acquittés de leurs cotisations annuelles auprès de la Casnos et ne se sentent donc plus concernés par la grève, et, d'un autre côté, la seconde aile du bureau de wilaya de l'UGCAA, qui se proclame comme seul bureau légitime en vertu d'une décision de justice, a lancé un contre-appel à cette grève qu'il a même énergiquement dénoncée. Samir LESLOUS